[Cga-lyon-public] Précarité, sécurisation du licenciement : Non aux Accord MEDEF-CFDT-CGC-CFTC !
CGA-Lyon
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Mer 6 Mar 14:38:59 UTC 2013
Sécurité pour le patronnat, précarité pour les salariéEs
Le 11 janvier 2013, les organisations patronales et les syndicats jaunes CFDT, CGC et CFTC ont signé un Accord National Interprofessionnel (ANI) qui représente une attaque sans précédent contre les acquis des luttes ouvrières et l’intérêt des travailleuses et travailleurs.
Au nom de la « sécurisation de l’emploi », cet accord ne sécurise que les licenciement pour le patronat, et généralise la précarité. Il prévoit en effet :
- la possibilité pour le patronat d’imposer la baisse des salaires et l’augmentation du temps de travail pendant deux ans dans le cadre d’un accord de « maintien de l’emploi »(sic).
- la possibilité pour le patronat de muter de force les travailleurs et travailleuses sur un autre poste ou à n’importe quel endroit du territoire si un accord d’entreprise le permet.
- la réduction du délai qu’ont les salariées pour récupérer les sommes qui leur sont dues aux prud’hommes, celui-ci passant de 5 ans à 3 ans. De plus les délais pour contester un licenciement économiques seraient ramenés à 12 mois au lieu des 24 mois actuels.
- la forfaitisation des indemnités prud’hommales, ce qui revient à plafonner les indemnités accordées aux travailleuses et travailleurs.
- la mise en place d’un soi-disant « CDI Intermittent », imposant la flexibilité et privant les salariés d’un accès aux allocations chômage lors des périodes non travaillées.
- le plus grandes facilités pour procéder à des licenciements économiques collectifs (plus de contrôle administratif préalable et de procédures préalables d’expertises et d’information permettant aux travailleurs et travailleuses d’avoir plus de temps pour s’organiser et se mobiliser, plus d’obligation de recherche de reclassement pour les patrons).
Les prétendues avancées de cet accord sont de la poudre aux yeux ! Il aura pour conséquence la précarité comme norme généralisée dans le monde du travail, un immense retour en arrière. Dans ce contexte de crise capitaliste, le patronat fait tout pour renforcer sa position face aux travailleuses et travailleurs Le gouvernement socialiste a annoncé son intention de transcrire dans la loi les dispositions de l’accord, démontrant une nouvelle fois que l’État est au service du patronat, quelle que soit la couleur politique des gouvernantEs.
Construire la mobilisation
Face à cette attaque considérable contre les travailleuses et travailleurs, un rapport de force de haut niveau est nécessaire pour faire plier le patronat et l’État.
Pour construire ce rapport de force, il nous faut créer les conditions d’une lutte interprofessionnelle prolongée, de masse, ancrée dans les entreprises, créer les conditions d’une grève générale.
A ce titre, l’expérience du dernier mouvement des retraites doit être mise à profit : ce dont nous avons besoin, c’est du développement de la grève active, avec blocage de la production, des transports. C’est la multiplication des initiatives populaires, dans les entreprises, les quartiers, les communes, fondées sur le rapport de force et non l’appel illusoire à « l’intervention des éluEs ».
La situation est cependant différente par rapport au dernier mouvement : nul doute que les réseaux socialistes, mais aussi les réseaux de gauche clients des socialistes, mettront tout en œuvre pour prévenir toute mobilisation d’ampleur. L’unité syndicale elle aussi est rendue impossible par le positionnement des syndicats jaunes. Si la CGT, FO et SUD ont fait part de leur volonté de s’opposer à cet accord, les perspectives de mobilisation restent pour le moment très timorées, et il est probable que les bureaucraties cherchent à un moment ou à un autre à négocier, sous la pression de fractions politiques clientes du gouvernement, ou pour défendre leurs propres intérêts en préservant leur statut d’interlocuteur du pouvoir.
Il nous faut donc dès maintenant, tout en participant à développer dans nos syndicats les conditions d’une lutte de masse, créer des liens intersyndicaux, interprofessionnels à la base permettant de faire face en toutes circonstances aux manœuvres bureaucratiques, et développant l’auto-organisation populaire.
A côté de ce travail dans les syndicats et entre syndicalistes et syndiqué-e-s de base, il nous faut développer des espaces d’organisation permettant d’entraîner les non syndiquéEs dans la lutte, et la coordination de l’action entre tous les secteurs des classes populaires.
Nous devons aussi organiser la solidarité de classe afin que l’acte de grève et la perte de salaire qui l’accompagne ne soit pas un frein à la mobilisation, notamment pour les travailleuses et travailleurs les plus précaires d’entre nous. Cette solidarité est multiforme : caisses de grève, soutien logistique apporté par les non-travailleurSEs et les autres,... Des solutions existent donc et d’autres sont à inventer pour qu’un mouvement populaire de grande ampleur s’organise, et pour opposer au patronat et à l’État un rapport de force qui nous soit favorable.
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