[Cga-lyon-public] Appel fédéral 8 mars
CGA Lyon
groupe-lyon at c-g-a.org
Ven 8 Mar 08:46:34 UTC 2019
Tract fédéral de la CGA pour la grève du 8 mars!
Ni à la cuisine, ni au travail, la place des femmes est dans la rue!
Face au patriarcat, imposons l’égalité par la grève des femmes !
- Communiqué fédéral de la CGA à l'occasion de la journée internationale
de lutte pour le droit des femmes.
Il y a cent ans, le 8 mars 1917, les ouvrières de Saint-Pétersbourg
(Russie) se mettaient en grève et manifestaient pour réclamer du pain et
la paix et initiaient ainsi un mouvement révolutionnaire historique.
Aujourd’hui, dans plus de 50 pays les femmes participent à un mouvement
de grève international. Initié en 2017 par des féministes argentines cet
appel international a été lancé suite au féminicide d’une jeune fille de
16 ans Lucià Perez, violée et assassinée en Argentine.
« Nous, les femmes dans le monde, nous nous organisons en une épreuve de
force et en un cri commun : la Grève Internationale des femmes. Nous
nous arrêtons. Nous faisons grève, Nous mettons en pratique le monde
dans lequel nous désirons vivre. ».
Appel à la Grève international des femmes le 8 mars 2017 (Argentine)
La situation est historique pour les luttes des femmes. Elles étaient
plusieurs dizaines de milliers dans la rue contre les violences sexistes
et sexuelles en novembre en France. En 2018, l’appel à la grève a été
suivie par des millions de femmes à travers le monde : en Espagne, elles
étaient 5,5 millions de grévistes à défiler dans les rues ; en
Argentine, au Chili, en Pologne, et dans plus de 50 pays, elles étaient
des centaines de milliers. Le mouvement des femmes constitue le moteur
des mouvements sociaux partout dans le monde : partout le mouvement des
femmes se lève, fait masse et front contre les violences sexuelles et
machistes. Le soulèvement des femmes dans le mouvement des gilets jaunes
est le révélateur de cette dynamique : quand les femmes se lèvent le
peuple avance.
Le féminisme est une question de vie ou de mort
Depuis le début de l’année, les assassinats de femmes – féminicides – se
multiplient dans le silence et l’indifférence. Tous les deux jours une
femme est tuée, l’année passée une femme était assassinée tous les trois
jours. La violence machiste est la première cause de décès et
d’incapacité des femmes âgées entre 15 et 44 ans (banque mondiale).
Derrière les féminicides se dressent tout le continuum des violences
machistes : qui va des insultes, au harcèlement, au viol. 100 % des
femmes ont déjà été harcelées. 230 000 femmes chaque année subissent des
violences sexuelles. Une femme sur 10 subit des violences conjugales.
Au-delà des guerres, du cancer et des accidents de voiture, les viols et
les violences conjugales sont les premiers facteurs de risque pour la
santé des femmes.
Ces violences parce qu’elles isolent, vulnérabilisent, infériorisent les
femmes, sont utilisées comme des leviers pour maintenir et augmenter
l’exploitation des femmes au travail et à la maison. Elles sont l’une
des base du hold-up sur les revenus des femmes : 26 % de salaires et 42
% de retraites en moins par rapport aux hommes. 80 % des travailleurs
pauvres sont des travailleuses. Le racket ne s’arrête pas aux frontières
du travail : chaque jour les femmes effectuent 3H30 de travail
domestique imposé et non rémunéré. La domination patriarcale se résume
ainsi : double journée et demie-paie pour les femmes.
Si les violences masculines touchent toutes les femmes, elles frappent
encore plus violemment celles qui cumulent d’autres oppressions : femmes
trans, racisées, prolétaires, lesbiennes ou bisexuelles, ayant un
handicap, etc. En effet, les violences masculines ne sont pas l’œuvre de
quelques individus violents, mais une manière de maintenir le
patriarcat, c’est-à-dire la domination des hommes sur les femmes. La
lesbophobie, la biphobie et la transphobie ne sont pas dissociables du
patriarcat, mais en font partie intégrante. Elles servent à faire
rentrer dans le rang ou à éliminer les femmes qui ne suivent pas le
modèle patriarcal. Celui-ci assigne des individus à un genre en fonction
de leur sexe de naissance et érigent l’hétérosexualité comme norme. Dans
ce modèle, les lesbiennes et les femmes trans ne peuvent être
considérées que comme objet de fantasme pour hommes hétérosexuels, ou
comme des monstres à éliminer ou à « corriger » car n’étant pas de «
vraies femmes ».
L’État n’est pas la solution mais bien une grande partie du problème !
Il organise une société violente qui profite à une minorité celle des
classes dirigeantes. Il divise, isole les femmes, Face au fléau des
violences subies par les femmes et commises par les hommes, les «
réponses » de l’État consistent à :
• soumettre les associations de soutien aux femmes aux logiques d’appel
à projet, les opposant ainsi les unes aux autres et réduisant les moyens
;
• réduire les hébergements d’urgence pour les femmes maltraitées en
danger ;
• détruire les services publics et le code du travail, renforçant la
précarité, dont les femmes sont les premières à subir les conséquences.
Partout dans le monde, les politiques coloniales et impérialistes des
États occidentaux engendrent la misère, l’exploitation,
l’appauvrissement et le déplacement massif des femmes et leur exil.
Pour contrer ce système de domination, nous devons nous mobiliser au
quotidien pour que toutes les violences, qu’elles soient physiques,
psychologiques, sexuelles soient pointées, dénoncées et combattues dans
la sphère publique (travail, rue, transport), comme « privée »
(familles, couples, relations). La lutte pour l’émancipation des femmes
est un combat essentiel de notre organisation.
La CGA se tient aux côtés des luttes de femmes, considérant que
l’émancipation des femmes sera l’œuvre des femmes elles-mêmes. En tant
qu'anarchistes, nous pensons que seules les luttes auto-organisées et
l'autogestion nous permettront de sortir de tels systèmes de domination,
contre ceux qui en profitent et qui ont tout intérêt à les préserver.
Nous défendons et faisons vivre les principes de la non-mixité pour
ainsi permettre aux femmes de se retrouver, se libérer, s’auto-organiser
sur la base de leur oppression : en interne dans l’organisation et dans
le reste de la société. Parce que tous les systèmes de domination se
renforcent mutuellement, nous nous engageons au quotidien contre le
sexisme, l'homophobie, la transphobie, le racisme, la domination
étatique et l'exploitation capitaliste, et portons nos revendications de
rupture, pour une société libertaire et égalitaire.
Le 8 Mars en France comme ailleurs TOUTES EN GREVE!
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