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<body text="#000000" bgcolor="#FFFFFF">
<p>Bonjour, merci de bien vouloir trouver ci-dessous le communiqué
des syndicalistes libertaires de la commission syndicale de la
CGA-Lyon faisant suite aux événements de la manifestation du 12
septembre, aussi disponible sur notre site photos à l'appui du
texte : <a rel="noreferrer" target="_blank"
href="http://cgalyon.ouvaton.org/spip.php?article247">http://cgalyon.ouvaton.org/spip.php?article247</a><br>
<br>
En tant que syndicalistes libertaires, nous nous devons d’être
impartiaux et d’avoir une éthique politique vis à vis de
l’attitude de nos syndicats.<br>
C’est pourquoi nous condamnons fermement l’agression de 5
camarades féministes lors de la manifestation du 12 personnes par
des personnes du SO CGT de Paris (<a rel="noreferrer"
target="_blank"
href="https://paris-luttes.info/agression-violente-de-5-femmes-a-8683">https://paris-luttes.info/agression-violente-de-5-femmes-a-8683</a>
et le communiqué de la CGA Région Parisienne).<br>
Ce genre de pratique est inacceptable dans le mouvement syndical,
de tels militants n’ont rien à faire dans nos syndicats et nous
devons travailler sans relâche dans ceux-ci pour former les
adhérent-e-s sur les thématiques du patriarcat, du racisme, des
personnes LGBT pour supprimer ce genre d’actes de nos cortèges.<br>
C’est aussi pourquoi nous produisons ce texte sur la manifestation
lyonnaise du 12 septembre où un syndicat est particulièrement
malmené et victime de propos mensongers. Il est grand temps de ne
pas tomber dans le piège tendu par les forces de l’ordre et celui
provoqué par les anti-syndicalistes pour briser l’unité du
mouvement.<br>
<br>
<span style="white-space:nowrap">Sur la manifestation lyonnaise du 12 septembre</span><br>
<br>
L’enjeu de cette journée pour la CGT et SUD était fort : marquer
le coup d’envoi d’une lutte contre les ordonnances Macron et plus
globalement la politique de casse sociale du gouvernement.<br>
Pour cela plusieurs objectifs essentiels devaient être atteints :
construire la grève dans le maximum de secteur et donner
l’impulsion à son élargissement lors de la prochaine journée
d’action du 21 ; réussir la manifestation pour agir sur le moral
collectif des travailleuses et travailleurs, en servant de déclic
à la lutte.<br>
Dans le mouvement syndical, les manifestations ne sont jamais vues
comme une fin en soit, comme « le » lieu essentiel du rapport de
force : il s’agit avant tout de « se compter » pour servir de
point d’appui au développement de la grève qui est le lieu central
du rapport de force, car c’est là qu’on peut « taper au
portefeuille des patrons ».<br>
<br>
Le service d’ordre CGT avait un mandat clair pour cette
manifestation « on n’est pas là pour faire la police mais pour
protéger le cortège syndical, on essaye d’éviter la division de la
manifestation ». Une ligne qui a été celle de la CGT tout au long
du mouvement de la loi travail à Lyon l’année dernière, ce qui n’a
pas empêché certaines et certains d’insulter régulièrement les
militantes et militants en les traitant de « collabos », «
traitres », « flics », etc...<br>
Le SO a été globalement exemplaire sur ces nombreuses
manifestations, évitant la plupart du temps des affrontements
inter-manifestants que personne ne devrait souhaiter. Cela ne
signifie pas bien sûr qu’il n’y a pas encore du progrès à faire,
notamment sur la mixité et les dérapages verbaux individuels,
problèmes qui sont communs à l’ensemble des cortèges et des
manifestants.<br>
<br>
<span style="white-space:nowrap">Provocations policières et blocage de la manifestation</span><br>
<br>
<span style="white-space:nowrap">Le 12 septembre à 11 h 30, le cortège a voulu commencer à avancer.</span><br>
Comme lors du mouvement précédent, devant le cortège syndical, un
mini « cortège de tête » s’est formé. Rapidement la manifestation
a été bloquée.<br>
Le service d’ordre syndical est alors remonté en tête de
manifestation pour tenter de faire démarrer la manif. Les flics
ont alors manœuvré, profitant d’un flottement, pour couper en deux
la manifestation, en se plaçant devant la ligne de SO, afin
d’isoler le « cortège de tête ».<br>
<br>
Immédiatement, certains ont accusé la CGT de collusion avec la
police, insultant le SO, tombant tête baissé dans les manœuvres de
division de la police. Il est évident également que dans le
cortège syndical, est ressorti le refrain habituel sur « ces anars
qui foutent la merde », etc. Deux lignes se sont affrontées (l’une
pour attendre, l’autre pour passer en force si nécessaire).<br>
<br>
Les flics ont alors commencé à matraquer le cortège de tête, ce
qui a amené la première ligne du SO CGT rejoint par le SO de
Solidaires à pousser la ligne de CRS pour tenter de porter secours
aux manifestants, et rompre la tentative policière de division. La
riposte policière a été immédiate : gazage massif et matraquage de
la première ligne syndicale, à plusieurs reprises (il y a eu
plusieurs blessés légers).<br>
<br>
Dans le même temps les flics ont repoussé environ 120 personnes du
cortège de tête dans une rue adjacente. La poussée par le SO
syndical a permis à la tête de manifestation de rejoindre cette
rue, les 120 personnes nassées restant séparées de la
manifestation par plusieurs rangs de CRS.<br>
<br>
<br>
A ce moment là, il y a également eu un flottement au niveau de
l’attitude à adopter : la nécessaire solidarité avec les personnes
nassées, mais aussi la nécessité d’éviter que la manifestation ne
se délite, avec des conséquences majeures sur la suite du
mouvement.<br>
Après plus de deux heures d’attente, une partie des manifestants
est rentrée chez elle, ou retournée au travail (la pratique du
débrayage de 2-3-4 heures dans le privé est courante pour ce genre
de manifestation, l’état du rapport de force dans les boites ne
permettant pas toujours des journées entières de grève).<br>
<br>
<br>
<span style="white-space:nowrap">Obtention de la libération des nassé-e-s</span><br>
<br>
L’UD CGT et Solidaires ont décidé de mettre la pression sur la
préfecture, en annonçant leurs refus de partir si les manifestants
nassés n’étaient pas libérés.<br>
<br>
Certaines professions cependant souhaitaient commencer à défiler,
ne comprenant pas que la manif ne démarre pas. Pour éviter un
délitement de la manifestation, l’UD a donc décidé de faire
avancer en « piétinant » le cortège, afin de s’assurer de la
libération des personnes nassées, tout en évitant le délitement de
la manifestation.<br>
<br>
Cela n’a pas empêché certaines personnes, tout en appelant à la «
solidarité » de s’en prendre au service d’ordre syndical, bloquant
le camion de l’UD, voyant dans cette avancée une « trahison ».
C’est pourtant bel et bien l’intervention de l’UD CGT, et cette
stratégie qui ont permise la libération des manifestants nassés,
tout en évitant ce que voulait le gouvernement : une dissolution
progressive de la manifestation.<br>
<br>
Il est par ailleurs évident qu’il est plus compliqué de discuter
sereinement au milieu d’une telle confusion, alors qu’on est
encore sous la menace d’une nouvelle intervention policière et
qu’on vient de s’exposer aux coups et aux lacrymos des CRS. Ce
climat favorise les réactions émotionnelles et impulsives (pas
toujours les plus intelligentes), d’un côté comme de l’autre.
C’est pourquoi il nous semble important, d’une part, de rappeler
que c’est avant tout la répression policière qui crée et joue de
ces tensions, et d’autre part d’avoir une réflexion stratégique à
tête reposée sur les meilleures manières d’éviter de lui permettre
de jouer de nos divisions.<br>
<br>
<span style="white-space:nowrap">Anti-syndicalisme et manifestation syndicale</span><br>
<br>
Mais certains et certaines entendent construire leur radicalité
autoproclamée sur l’antisyndicalisme.<br>
La réalité, c’est que c’est le mouvement syndical qui a réussi à
mobiliser plus d’une dizaine de milliers de travailleuses et
travailleurs sur Lyon. C’est le mouvement syndical qui, prenant
ses responsabilités, a évité les stratégies de provocation
policière et de division du gouvernement.<br>
<br>
Il y a évidemment des divergences au sein de la CGT, ou de SUD sur
l’attitude à suivre.<br>
Les représentations des manifestants composant le « cortège de
tête » sont parfois aussi caricaturales que celles qu’ont certain
des manifestants du « cortège de tête » du mouvement syndical.<br>
<br>
Mais qui peut sincèrement croire que c’est en insultant les
militantes et militants qu’on fera avancer la solidarité et
échouer les manœuvres de division ? Quel bilan est fait, au sein
du cortège de tête, de l’impuissance à faire échouer les manœuvres
policières, ou de mobiliser en masse les travailleuses et
travailleurs ?<br>
<br>
On a entendu certains dire que « ce n’est pas les syndiqués CGT
qui ont trahi, mais c’est l’UD ». Mais qui est allé mettre la
pression sur les flics si ce n’est des membres de la CE de l’UD ?
Qui a refusé la division policière si ce n’est la première ligne
du SO, sous mandat de l’UD, qui a essayé de forcer le départ de la
manifestation, refusant son blocage par les flics et la division
qui en découlait ?<br>
<br>
Qui a intérêt à entretenir la défiance, la division, et
l’animosité entre manifestants ? A part le pouvoir et ceux qui,
plutôt que de construire de manière réellement autonome leurs
propre force, entendent le faire au détriment du mouvement
syndical.<br>
La division ne profite qu’au pouvoir en place, et si les attitudes
qui la portent sont à combattre au sein du mouvement syndical,
elle le sont certainement aussi au sein de celles et ceux qui
s’autoproclament « radicaux ».<br>
<br>
<span style="white-space:nowrap">Syndicalistes libertaires de la commission syndicale de la CGA-Lyon</span><br>
</p>
</body>
</html>