[Dissent-fr-info] Grand charivari pour l’anniversaire de l’OTAN

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Lun 20 Avr 00:18:59 BST 2009


http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article6005


  **Grand charivari pour l’anniversaire de l’OTAN**

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Des milliers de militants radicaux n’ont pas du tout aimé la tarte à la
grenade lacrymogène servie par l’OTAN à Strasbourg. Leur colère en
annonce d’autres.

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L’État sarkoziste voulait l’affrontement. Il l’a eu. Bien avant la tenue
du sommet de Strasbourg, les forces de l’ordre (officiellement 9000
policiers et gendarmes et 1500 militaires) n’ont jamais cessé de
harceler les militant-e-s anti-OTAN. Arrachages illégaux de drapeaux
arc-en-ciel sur les balcons, contrôles d’identité à gogo, survol
permanent du village autogéré par des hélicoptères, multiples entraves à
la libre circulation des personnes…

Tout, depuis l’état de siège qui a étouffé la ville pendant plusieurs
jours jusqu’aux pénibles tractations sur l’organisation de la
manifestation, en passant par la criminalisation des anti-OTAN et les
interpellations musclées, tout annonçait de sévères colères. L’annonce
de la mort d’un manifestant lors du sommet du G20 à Londres n’était pas
faite non plus pour calmer les esprits.

Comme d’hab, en fins psychologues, les flics ont su faire monter la
pression. Des témoignages mentionnent des conditions d’arrestation
humiliantes. Menottés les uns aux autres, les hommes étaient obligés
d’uriner en public les mains liées. Idem pour les femmes contraintes
d’uriner devant des flics hilares qui immortalisaient la scène en
prenant des photos avec leur téléphone mobile. Passons sur les insultes
en tout genre… Des manifestants ont aussi filmé des CRS en train de
caillasser gratuitement des manifestants très paisibles
<http://bellaciao.org/fr/spip.php?article83668>... Bref, on ne récolte
que ce que l’on sème.

Bilan : un hôtel en flammes (à cause de fusées tirées d’hélicoptère par
la police ? <http://bellaciao.org/fr/spip.php?article83693>), un poste
de douane désaffecté et un syndicat d’initiative dépouillés, du mobilier
urbain abîmé, une chapelle décorée avec une citation de Victor Hugo… De
quoi régaler les médias. Côté politique, chacun aura les indignations
qu’il pourra. Samedi, Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF,
renouant avec de vieux réflexes, n’a pas eu de mot assez dur pour
qualifier les militants radicaux (parfois accompagnés de jeunes des
quartiers dits « difficiles »). « /Ces gens ne sont pas des nôtres/ »,
affirmait-elle. Aussi autiste, le secrétaire de la Fédération du
Bas-Rhin du PCF a condamné « /avec la plus grande fermeté les violences
gratuites des groupes venus au nom de prétextes fallacieux pour
casser./ » Quant au maire UMPS de Strasbourg, il a réclamé une justice
exemplaire contre les criminels. Quels criminels ? Les fauteurs de
guerre, les charognards de la Bourse ou les patrons ripoux ? Non, les
manifestants !

Qu’ils soient Allemands, Grecs, Espagnols, Français..., les « casseurs »
(à l’exception des éventuels provocateurs assermentés) sont bien des
nôtres. Ce sont nos enfants qui, perdus dans un monde immonde, se
révoltent. Niant le caractère politique de leurs actions, les
politocards traite les radicaux de « casseurs ». Grossière erreur
d’appréciation. Qui sont les vrais casseurs ? Casse de l’éducation,
casse de l’emploi, casse de l’environnement, casse des libertés
publiques…, nos mômes étouffent dans cette société répugnante. Honte aux
politiciens qui sont aux commandes d’une société incapable de répondre
au désespoir de sa jeunesse.

Grève générale reconductible aux Antilles, actions radicales dans les
manifs, séquestrations de patrons..., la guerre sociale prend une sacrée
tournure. Une rupture brutale s’opère entre les naïfs qui ne croient
qu’aux vertus des urnes et les partisans de l’action directe. On le dira
et on le répètera haut et fort : l’action directe peut rimer avec
non-violence. On dira aussi que le capitalisme ne supporterait pas
longtemps une grève générale internationale, une grève autogestionnaire
et expropriatrice. Les patrons ont besoin de nous, mais nous, nous
n’avons pas besoin des patrons.

En attendant que ces idées avancent, il faudra subir le climat de guerre
civile imposé les puissants. Et les échos qui suivront. Les maîtres du
monde ne passeront pas la main en souriant autour d’une tasse de thé.
Cette perspective ne nous amuse pas, mais attendons-nous à voir déferler
de violentes colères en France et dans le monde. Qui peut croire que les
manants vont éternellement laisser les nantis s’empiffrer sous leur
nez ? Aucune paix ne sera possible sans justice sociale. Il est temps de
mettre un terme aux désordres engendrés par le capitalisme.

Ce n’est pas en s’associant au front libéral anti-« casseurs » que les
pacifistes bêlants de la gauche caviar et de la gauche cassoulet vont
calmer l’insurrection qui vient. Au contraire ! La frontière est très
claire. D’un côté, il y a celles et ceux qui veulent aménager le
capitalisme. De l’autre, il y a celles et ceux qui estiment qu’il n’y a
pas de capitalisme à visage humain. Ces derniers, jeunes et moins
jeunes, « Black Block » ou pas, ne se laisseront pas longtemps enfumer
par des manifs dociles et des petites grèves sans lendemain.




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