[Dissent-fr-info] La clinique occupée

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Wed Jul 15 17:24:13 BST 2009


Communiqué de l’Assemblée de la clinique en exil
Mardi 14 juillet, La Boissière, Montreuil

CONDES HORS DE NOS QUARTIERS

La clinique  occupée à Montreuil n'a jamais été un centre culturel ou
alternatif, mais un lieu d'organisation politique et de mise en question
de la gestion de la ville et de nos vies. Se permettre d’occuper des
espaces vacants, que ce soit pour accéder à autre chose qu’un logement
insalubre ou minuscule, ou se donner les moyens d'éviter le travail
salarié. S’organiser pour se rassembler en cas d’arrestation de
sans-papiers, soutenir, rendre visible, empêcher. Se réunir pour soutenir
des prisonniers pris dans l’épouvantail antiterroriste. S’organiser face
aux institutions sociales pour éviter le contrôle permanent pour avoir un
bout de RSA ou pour débloquer des cas individuels en occupant la CAF.
S’organiser pour empêcher la venue de Nicolas Sarkozy ou Dieudonné. Des
magasins gratuits dans la rue, un journal mural hebdomadaire, des
barbecues et cantines, un ciné club et des projections, des concerts…  La
clinique c’est tout cela et bien d’autres choses.

Mercredi dernier, c'est tout cela qui s'est fait expulser par deux cent
flics suréquipés occupant la Croix de Chavaux, le RAID bastonnant les
habitants pour les arracher du toit.
Le soir même, lors d’une déambulation de protestation, 5 personnes se font
tirer au flash ball au niveau de la tête. L’une d’elle est  atteinte à
l'œil, et le perd. Seules la préfecture et la presse minimisent toujours
ces blessures et font mine de douter du lien entre le tir et cette
mutilation.

Et pendant que nous nous faisons soigner, la police se couvre: le
commissariat saisit l’IGS et le parquet charge lourdement deux personnes
arbitrairement arrêtées ce soir-là. Exactement comme le 4 juin 2008, quand
le même commissariat de Montreuil avait utilisé ces deux outils bien rodés
après une violente charge contre une manifestation de protestation à
l'arrestation d'un sans-papier: saisie de l’IGS et inculpation des
manifestants blessés, dont un par flash ball. Déjà. Alors qu’un an plus
tard les personnes mises en cause étaient relaxées grâce aux nombreux
témoins, l’enquête de l’IGS n’avait donné lieu à aucune poursuite,  tout
comme celles de la CNDS (commission nationale de la déontologie de la
sécurité) qui pourtant condamnait une « intervention disproportionnée ».
Les fins tireurs de la  BAC ce mercredi étaient-ils les mêmes?



ILS EXPLOITENT RAFLENT EXPULSENT TUENT
AUTODEFENSE

Il n'y a pas à s'étonner de la violence policière. Nous continuerons à
occuper la rue car c’est notre terrain de lutte et nous l'occuperont sans
attendre que la Commission de déontologie, l’IGS, les Verts, la Mairie, le
PS, la justice, ou le pape jugent que la police a exagéré et qu’il faut
intervenir contre les violences républicaines.  « Nous sommes casqués car
nous prenons la mesure des dangers que l’on encourt quand on manifeste
notre colère dans la rue. Il nous faut être prêts à nous défendre si les
flics nous attaquent. » Voilà ce qu'expliquait le texte que nous avons lu
et distribué aux quelques 500 personnes qui nous ont emboité le pas lors
de la  manifestation de lundi. Voilà pourquoi certains d'entre nous
étaient casqués, équipés pour se défendre face à la police. Voilà pourquoi
des banderoles renforcées protégeaient la tête et la queue de la manif. Le
déroulé de la manifestation montre que ces protections n'étaient pas du
luxe...

Les flics nous ont bloqué à diverses reprises. Les barrages ont été
contournés jusqu’au marché de la Croix de Chavaux. Mais là, profitant du
vaste espace de la place, les flics, gardes mobiles et fidèles BACeux, 
nous ont attaqué latéralement.
De la peinture et des pétards ont bien été jetés par endroits vers les
Robocops surprotégés, pour soutenir les banderoles dans leur résistance
aux charges policières, mais 11 manifestants, heureusement protégés de
leurs coups par les banderoles, ont été isolés et placés en garde à vue .
Ils ont été libérés sans suite judiciaire au petit matin, les flics
n'ayant rien pour les charger juridiquement.

Dans la soirée,  des vitrines de la rue piétonne, boîte d'interim
(Tais-toi et trime), EDF (Tu peux pas payer, on va te couper), Quick
(Boulot de merde, bouffe de merde), agence immobilière (Ça va te coûter
cher) tombent. C'est le quatorze juillet. Dans tous le département, la
police est débordée par les voitures qui brûlent et les feux d'artifices
dirigés contre eux. La police fait ce qu'elle peut. Au commissariat de
Montreuil, une manifestante est enfermée avec une gamine de 10 ans,
arrêtée parce qu'elle  avait des pétards dans son sac.

Communiqué de l’Assemblée de la clinique en exil
Mardi 14 juillet, La Boissière, Montreuil


Notre défense collective ne se construira pas en un jour.
Contre toutes les polices, organisons-nous.

- Vendredi 17 juillet: Table de presse et diffusion  de tracts au marché
de la Croix-de-Chavaux

- Dimanche 19 juillet à 15h:  Assemblée à la Parole errante, 9 rue
François Debergue
m° Croix de Chavaux.


-- 
http://laclinique.over-blog.net/




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