[Dissent-fr-info] Invitations des comités de soutien aux inculpés du 11 novembre

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Mon Jun 15 20:45:29 BST 2009


*Invitations des comités de soutien aux inculpés du 11 novembre, contre
l'anti-terrorisme et son monde:*

Le pouvoir panique. Il se débat, gesticule ; sans hasard, il frappe
aveuglément : -Tarnac, Villiers-le-bel, les séquestrateurs de
Caterpillar ou les coupeurs d’edf. Les facs bloquées, les profs
obstinés, les « casseurs » de continental, les « terroristes » de
l’ultra-gauche, les cheminots « preneurs d’otage », tellement d’
« exemples ». Le lynchage médiatique, la police, les gardes-à-vue, les
inculpations, les procès, les amendes, la prison. Ce n’est pas seulement
une réponse à tous ceux qui s’organisent pour survivre et
contre-attaquer, c’est aussi un symptome : -il n’y a plus que le recourt
permanent à la police qui puisse retenir le pathétique effondrement de
cette société. Le gouvernement craint les cagoules, parce qu’il sait que
la révolte n’a plus de visage. Parce que les bandes sont devenues la
forme la plus élémentaire de solidarité, il met tout en oeuvre pour les
atomiser. Mais ces attaques insistantes pourraient aussi bien devenir
une formidable opportunité. Alors qu’ils rêvent de nous voir seuls,
isolés et désarmés, il est temps, enfin, de nous retrouver.

*RENDEZ-VOUS LE 21 JUIN, à 15h MANIFESTATION PARIS - RER LES HALLES -
Fontaine des innocents*




 

*A ceux et celles qui luttent,*

On se bat aujourd'hui, comme hier, comme avant-hier, comme toujours, des
hommes et des femmes se battent, pour leurs droits, pour garder leur
emploi, pour travailler moins ou moins durement, pour des salaires moins
rachitiques ; partout on se bat pour la liberté, pour son hôpital ou
contre la prison, pour trois sous, pour des médicaments, pour l'honneur,
pour les allocations, on se bat pour ses amis, sa soeur, son père, son
frère ou sa mère, pour sauver la recherche, pour l'idée qu'on se fait de
l'éducation ou de la psychiatrie; pour plus d'avantages, pour moins de
soucis, on se bat pour sa survie, on se bat parce qu'on ne veut pas
crever ou parce que l'on crève de rage, ou bien encore parce que le
mépris des gouvernants et des patrons, des juges et des contrôleurs
sociaux, des cabinets d'études, des experts, des connards patentés et de
ceux qui vous expliquent qu'il faut patienter encore, encaisser un petit
peu plus, sous
peine de payer de sa peau – parce que le mépris qu'on nous oppose est si
évident et si insolent, on se bat
aussi sans savoir bien pourquoi mais parce que ça vous tombe dessus;
partout, toujours, on se bat. Les raisons ne sont pas à discuter, la
force qui les habite se charge de leur donner raison.
Mais à coup sûr on se bat aujourd'hui avec plus de sérieux qu'hier, avec
plus de sérieux qu'il y a dix ans, on se bat avec plus de sérieux qu'on
ne l'avait fait depuis longtemps. On n'est moins prêts à se faire virer,
massacrer ou affamer sans conséquence. Quand une délocalisation comme il
y en a tant entraine la destruction d'une préfecture (Continental),
quand les employés d'ErDF et de GrDF rappellent par les faits qu'être
employé dans les secteurs de l'énergie c'est aussi être en mesure
d'éteindre la machine, quand on sort le canon pour garder son hôpital
(Carhaix), voilà qui est sérieux, voilà qui a le mérite de rappeler que
l'histoire est une puissance dont les hommes peuvent à chaque instant se
ressaisir, au grand dam de ceux qui en sont, temporairement, les vainqueurs.
A ce sérieux du peuple, et comme en miroir, répond le mépris des
gouvernants et des gestionnaires, leur mépris sans limite, et ceci est
leur forme de sérieux propre, c'est le sérieux des gouvernants. A ce
sérieux du peuple, à ce sérieux qui est plein d'histoire, qui est plein
de l'histoire du peuple, à ce sérieux qui est le retour de l'histoire,
les gouvernants opposent leurs airs de bouffons grimaçants, leurs airs
de courges satisfaites à Saint Tropez, la nouvelle petite
Marie-Antoinette présente son caniche à la presse, on organise comme de
rien des sommets sur l'immigration, à Vichy bien sûr. Mais cela n'est
pas tout. Il faut au sérieux vacillant de nos petits maîtres une quille,
comme en ont les bateaux, une quille pour ne pas basculer trop fort, à
la première vague. Et cette quille, c'est la peur.
Au fait tout simple, au fait très élémentaire, et de toujours, que des
hommes et des femmes se battent, on invente des noms de croquemitaine.
C'est ainsi qu'on produit sur la scène médiatique les « casseurs », les
« bandes » et les « terroristes », les « jeunes des cités » ou les «
clandestins », comme on présentait jadis les « sorcières » au public
avant de les brûler. Par un usage savant et crapuleux des nomenclatures,
le journal de 20h et les discours des ministres ont rebaptisé, pour les
lui rendre étrangères et odieuses, des techniques de lutte qui ont
toujours appartenu au peuple, et notamment au mouvement ouvrier : il est
devenu banal d'appeler une simple grève une « prise d'otages », on a
même essayé récemment de qualifier un sabotage sans danger « d'attentat
terrroriste ». Contre les sorcières, c'est bien connu, tout est permis.
La prison bien sûr, avec ou sans procès, les contrôles judiciaires
exorbitants, qui fixent les lieux
d'habitation et les trajets autorisés, interdisent à l'ami de voir
l'ami, au frère de voir la soeur ; et, quand « l'ennemi intérieur » est
suffisamment avéré, par sa mauvaise naissance par exemple, les vexations
infinies, les attaques de la police, à l'occasion le massacre.
Tout ceci, les dénonciations publiques, les fabriques d'épouvantails,
les dispositions pénales et militaires, visent d'abord à défaire les
liens, les liens non-neutres, qu'il y a entre les êtres, les liens
politiques. Les liens ne cessent pas quand on le leur demande, ils ne
connaissent pas de Grenelle, l'amitié est la chair du politique – ou
bien le politique est une insanité.
Evidemment, nous avons besoin de bien plus qu'une manifestation, il nous
faut des liens plus durables et plus joyeux, à la mesure du sérieux de
la situation. Mais cette manifestation-là pourrait être une première
rencontre, c'est notre invitation. Faites comme chez vous.

*Rendez-vous le 21 juin, à Paris, 15h, fontaine des Innocents (M°
Châtelet-les Halles).*

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