[Dissent-fr-info] Black Bloc(s), au singulier ou au pluriel... mais de quoi s’agit-il donc ?

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Mer 6 Mai 01:53:12 BST 2009


http://infokiosques.net/spip.php?article53

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*Black Bloc(s), au singulier ou au pluriel... mais de quoi s’agit-il
donc ?*<http://infokiosques.net/spip.php?article53>
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*par Anonyme <http://infokiosques.net/spip.php?auteur2>*



Cela fait désormais quelques mois qu’on entend parler de "Black Bloc(s)",
principalement dans les milieux d’extrême gauche. Cependant, que ce soit du
côté des militant-e-s anticapitalistes comme dans le reste du monde, le
"Black Bloc" effraie et fascine, déchaîne bien souvent des haines assez
farouches ou au contraire des tonnerres d’applaudissements, sans que grand
monde sache forcément de quoi il en retourne réellement. L’aura de mystère
qui entoure le phénomène contribue à en faire une légende et à alimenter
bien des fantasmes quant à son existence, sa raison d’être, les motifs comme
la nature de ses actions. Parce que le sujet vaut mieux que les
approximations douteuses auquel il est souvent résumé, et que l’actualité
nous donne de plus en plus d’occasions d’en entendre parler et donc de nous
en préoccuper, ce texte a pour but d’expliquer de manière synthétique (mais
cependant non exhaustive) les "qui ?", "quoi ?", "pourquoi ?", "comment ?"
concernant le Black Bloc, et de proposer une analyse positive (ne le cachons
pas !) de l’intérêt politique qu’il représente, de manière, peut-être, à
susciter des réactions et débats à ce sujet !
I) Le(s) Black Bloc(s), c’est quoi ?

Un Black Bloc, c’est un ensemble d’individus ou de groupes affinitaires, qui
se regroupent de manière spontanée ou organisée à un moment donné, à
l’occasion de manifestations ou actions politiques. Ce n’est ni une
organisation ni un réseau centralisé d’une quelconque manière. On ne peut
donc pas vraiment parler "du" Black Bloc, mais "d’un" Black Bloc parmi
d’autres, la composition de ces groupes changeant et fluctuant au gré de
leurs apparitions
[1<http://infokiosques.net/imprimersans2.php?id_article=53#nb1>].
Ce qui caractérise un Black Bloc, c’est d’abord le fait que les individus et
groupes le composant se définissent majoritairement
[2<http://infokiosques.net/imprimersans2.php?id_article=53#nb2>]
comme anarchistes et proposent une perspective libertaire sur le(s) thème(s)
de la manifestation ou action en question. Ce qui rend cependant le Black
Bloc "visible" et singulier, c’est le fait que ses participant-e-s sont
généralement vêtu-e-s de noir et portent un masque, un foulard ou une
cagoule. Rassemblé-e-s, ces différentes personnes forment ainsi un "bloc
noir". Désignés comme tels, les Black Blocs sont apparus aux Etats-Unis dans
le cadre des manifs contre la guerre du Golfe en 1991. C’est plus
précisément le 30 Novembre 1999 à Seattle, lors des actions de résistance au
congrès de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), que des Black Blocs se
sont particulièrement illustrés, et ont largement attiré l’attention des
médias comme d’une partie des manifestant-e-s. Cependant, le Black Bloc
n’est pas un phénomène nouveau. Il est directement inspiré des mouvements
d’ultra-gauche européens, comme le mouvement autonome allemand des années
1980, dont les acteurs et actrices s’habillaient en noir, étaient
masqué-e-s, combattaient la police dans la rue et proposaient une critique
et une pratique radicales, en rupture avec les modes de protestation
traditionnels. Par ailleurs, le Black Bloc n’est pas "le" mouvement
anarchiste, qui existe sous de multiples autres formes très diversifiées. Le
Black Bloc n’en est qu’une des formes ; c’est un mode d’organisation et
d’action parmi d’autres.
II) Un Black Bloc, pourquoi ?

Il existe tout un tas de raisons pour lesquelles des anarchistes constituent
des Black Blocs lors des manifs. En voici quelques-unes :

[image: -] *la solidarité* : un grand nombre d’anarchistes peut
simultanément faire face à la répression policière et met ainsi en oeuvre le
principe de solidarité ouvrière. Par ailleurs, l’organisation horizontale en
groupes affinitaires du Black Bloc prouve par les faits qu’il est possible
de s’organiser de manière efficace, sans chefs ni hiérarchie, et que
l’entraide et la coordination de différents groupes autour de buts communs
est également fructueuse.

[image: -] *la visibilité* : se regrouper de la sorte permet de montrer en
quoi l’anarchisme représente une force politique importante, souvent ignorée
et méconnue. C’est l’occasion de promouvoir des perspectives anarchistes sur
les problèmes politiques soulevés lors des manifs/actions.

[image: -] *les possibilités* : évoluer en groupes permet de réaliser des
actions parfois illégales et qu’il serait dangereux de faire de manière
isolée. De plus, l’anonymat du Black Bloc rend plus difficiles les
arrestations. Certains types d’actions pratiqués (destruction de la
propriété privée, etc.) peuvent également ouvrir des perspectives de
radicalisation politique (voir plus bas).
III) Black Bloc : où, quand, comment ?

Les premières manifestations significatives de Black Blocs organisés autour
de buts précis eurent lieu à Seattle, fin-novembre / début-décembre 1999, à
l’occasion du Congrès de l’Organisation Mondiale du Commerce. D’énormes
manifestations et actions eurent lieu, rassemblant une large palette de
groupes, collectifs et revendications politiques, allant du contrôle citoyen
de l’OMC (par les partisan-ne-s d’un "capitalisme à visage humain") à la
destruction des structures oppressives de l’OMC comme du pouvoir en général
(par les partisan-ne-s d’une révolution totale de la société). Cette
dernière tendance était animée par les anarchistes, qui, très nombreux et
nombreuses, se sont impliqué-e-s dans un vaste éventail d’activités (médias
alternatifs, action directe non-violente, manif festive, ouverture d’un
squat, etc.). Les manifestations et actions furent cependant vite
caractérisées par une répression policière incroyable. Environ 200 personnes
constituant des Black Blocs ont entreprit de s’attaquer à la propriété
privée des multinationales jonchant le parcours de la manif. Des vitrines de
banques, de magasins Nike, de cafés et commerces bourgeois furent brisées,
et certains magasins pillés, causant environ 7 millions de dollars de
dommages aux multinationales en question. Des slogans furent également
peints sur les murs de la ville, et le mobilier urbain (poubelles, panneaux)
fut transformé tantôt en outil de destruction de vitrine, tantôt en
barricade ou encore en feu de joie selon le cas. Pendant plusieurs heures,
certaines parties de la ville furent ainsi libérées des présences agressives
de la police comme des multinationales et constituèrent des "zones autonomes
temporaires" [3<http://infokiosques.net/imprimersans2.php?id_article=53#nb3>].
Les critiques ne manquèrent pas, et le "débat" sur le Black Bloc commença...

Les 16 & 17 Avril 2000, à Washington D.C., se tenait une réunion du FMI
(Fonds Monétaire International) et de la Banque Mondiale. Une mobilisation
également très forte eut lieu, rassemblant toutes les composantes de
l’opposition à la mondialisation et/ou au capitalisme. Un Black Bloc
(Revolutionary Anti-Capitalist Bloc - RACB) d’environ 1000 personnes y fut
très présent, optant cependant pour une tactique résolument différente de
celle mise en pratique à Seattle. Le Black Bloc concentra tous ses efforts
sur la police, parvenant à faire reculer les lignes de police à plusieurs
reprises, à forcer les barrages policiers, à libérer des personnes arrêtées,
à entraîner la police "au delà de son propre périmètre pour l’affaiblir", à
défendre les militant-e-s pratiquant la désobéissance civile contre les
agressions policières et à leur permettre d’aller plus loin. A cette
occasion, le Black Bloc fut manifestement une force incroyable qui permit à
l’ensemble de la manifestation d’aller de l’avant.

Des Black Blocs étaient également présents lors des conventions républicaine
et démocrate, bien que leur action y ait été moins importante qu’à Seattle
ou Washington :

[image: -] A l’occasion de la Convention du Parti Républicain à Philadelphie
(RNC - Republican National Convention) les 1 & 2 Août 2000, le Black Bloc
(Anti-Statist Black Bloc - ASBB) pris activement part aux manifestations et
publia ensuite un communiqué explicitant leurs attaques contre la propriété
privée et le matériel de la police commises pendant les manifestations. A
noter qu’un Clown Bloc fut également de la partie, parodiant le monde
politique institutionnel à travers une pratique subversive du théâtre de
rue, réprimée par la police.

[image: -] Du 14 au 17 Août 2000, la Convention du Parti Démocrate à Los
Angeles (DNC - Democratic National Convention) fut également le siège de
manifs et actions diverses. La police dispersa violemment un concert en
plein air de Rage Against The Machine à côté du centre ou avait lieu la
convention. Des membres du Black Bloc furent tout particulièrement victimes
de la brutalité policière (l’un d’eux fut bombardé de balles en caoutchouc
et de gaz au poivre alors qu’il agitait un drapeau noir au dessus d’un
grillage), et répondirent en repoussant les flics à coups de projectiles
divers.
IV) Ce qu’apportent les Black Blocs

"*Comme à Seattle, les Black Blocs ont apporté aux actions de l’énergie
tactique, de la créativité et du courage, mais ont de plus manifesté une
grande volonté de respecter les désirs des autres participants et n’ont
cessé de défendre activement les personnes les moins préparées.*" (Michael
Albert, dans *Znet Commentary*, "Assessing A16", Avril 2000.)

Il est facile de résumer le "phénomène" Black Bloc à quelques pratiques qui
semblent d’autant plus ridicules et insuffisantes qu’elles sont souvent
caricaturées. Les actions des Black Blocs ne se limitent pas à une "casse"
systématique et sans objet. A y regarder de plus près, il semble au
contraire que le Black Bloc, comme mode d’organisation et d’action
politique, trouve ses fondements dans une analyse critique du militantisme
d’extrême gauche, et peut beaucoup lui apporter.

L’action des Black Blocs s’inscrit en effet dans un dépassement des modes de
protestation politique traditionnels caractérisés par le lobbying et le
réformisme. Les Black Blocs pratiquent une désobéissance civile active et
l’action directe, sortant ainsi la politique du jeu virtuel parfaitement
huilé dans lequel elle reste trop souvent enfermée (quand la contestation du
système devient un élément parmi d’autres sur l’échiquier politique,
prévisible et intégré dans les calculs politiciens). Les Black Blocs
ré-insèrent l’action au sein de la protestation et permettent ainsi une
prise directe sur des éléments du système qu’ils rejettent. Concrètement,
les Black Blocs ne se contentent pas des simples défilés contestataires,
certes importants par leur charge symbolique mais inaptes à véritablement
ébranler l’ordre des choses. L’action des Black Blocs contribue à réaliser
la politique au lieu de seulement la dire. En ce sens, l’action politique,
de passive et/ou symbolique devient active voire offensive. C’est notamment
ce qu’affirme le communiqué d’un Black Bloc de Seattle, qui refuse "d’être
désigné comme une simple force de réaction" qui dépendrait ainsi uniquement
des manifestations et caprices du pouvoir. Les Black Blocs se déclarent donc
bel et bien en faveur de l’action offensive contre les structures du
pouvoir, prenant au mot le fameux slogan "le capitalisme ne s’écroulera pas
du tout seul. Aidons-le  !". Cela se caractérise par nombre d’actions
controversées, tout particulièrement les dommages causés à la propriété
privée des multinationales et autres entreprises.

*La "violence contre la propriété"*

"*Dans un système fondé sur la recherche du profit, notre action est la plus
efficace quand nous nous attaquons au porte-monaie des oppresseurs. La
dégradation de la propriété, comme moyen stratégique d’action directe, est
une méthode efficace pour remplir cet objectif. Ce n’est pas juste une
théorie... c’est un fait.*" (Communiqué de l’Anti-Statist Black Bloc,
Philadelphie, 9 août 2000.)

S’attaquer à la propriété des entreprises, c’est tout d’abord rompre avec
les classiques manifs-défilés dont "le pouvoir" s’accomode parfaitement.
C’est franchir un pas, et s’attaquer frontalement aux multinationales et
autres usines à fric sur un terrain qui les affecte directement, celui des
intérêts économiques. Causer des dommages matériels qui se chiffrent en
dollars, c’est signifier clairement à des gens qui ne parlent que le langage
de l’argent qu’ils ne sont pas intouchables, c’est saboter un centième de
leurs profits et leur rendre un millième de la violence que leurs activités
génèrent.

S’attaquer à la propriété, c’est certes s’attaquer (symboliquement) au
porte-monnaie des propriétaires, mais c’est aussi et surtout s’attaquer à
leur image. Par des actions ciblées accompagnées de communiqués explicatifs,
les Black Blocs à l’oeuvre à Seattle ont dans une certaine mesure réussi à
imposer une interprétation politique de leurs actes de destruction, amenant
ainsi sur la scène publique des questions relatives aux activités et
pratiques des entreprises visées. Même des médias institutionnels n’ont pu
si aisément balayer le sujet en attribuant les actes de vandalisme à des
"casseurs", et ont du reconnaître un caractère politique à certaines actions
(aucun miracle cependant, les médias institutionnels restent ce qu’ils sont
- au service du pouvoir, bien entendu). En somme, il est possible d’attirer
l’attention sur les exactions des entreprises et même sur la "nature" du
commerce en pratiquant de telles actions directes de sabotage.

Si ces actions permettent d’affecter l’image des compagnies ciblées, elle
permettent aussi d’en détourner le sens, en changeant la valeur accordée aux
divers bibelots et symboles du capitalisme. Par leurs communiqués, les Black
Blocs légitiment et positivent leurs actions. Une vitrine brisée devient un
autre endroit libéré de tous ces symboles agressifs témoignant de
l’omniprésence arrogante du capitalisme et des diverses oppressions qu’il
entretient ou génère. Un magasin pillé, c’est un ensemble de gens qui
prennent ce dont ils on besoin là cela se trouve, en court-circuitant le
processus marchand, en niant la valeur marchande des objets pour leur
reconnaître une valeur utilitaire. C’est l’affirmation de la gratuité contre
le commerce, du vol comme mode de protestation politique et moyen de vivre
décemment dans un monde ou rien n’est accessible sans argent, pas même la
satisfaction de ses besoins vitaux. Un mur tagué est vu comme un petit
espace urbain ré-approprié, comme brèche dans la ville uniforme, blanche et
immaculée. C’est une attaque contre les surfaces grises, mornes et
asceptisées. Une façade devient alors un lieu d’expression vivant et coloré,
donnant la parole à ceux et celles qui en sont d’ordinaire dépourvu-e-s.
L’impact visuel d’un slogan écrit sur un mur à la bombe rivalise avec celui
du panneau publicitaire, de l’affiche officielle ou du spot télé qui
s’imposent comme uniques modes d’information et d’expression. Il
court-circuite également le processus "normal" d’expression, réservé à ceux
et celles qui peuvent se l’offrir — par leur place sociale comme par leur
absence de remise en cause des fondements d’un système aliénant.

Ces différents procédés, simples de réalisation, sont la manifestation d’un
pouvoir émanant de la base, d’un pouvoir qui ne passe pas par les structures
officielles pour s’exprimer, mais qui choisit une voix dissidente et par là
même plus directe. Ces moyens simples, directs et à la portée de tou-te-s
sont donc logiquement plus à même de toucher les milieux les plus
défavorisés, les milieux les plus frappés par l’exclusion, ceux et celles
que la politique a toujours délaissé et qui ont fini par délaisser la
politique. En agissant concrètement sur les objets de leurs révoltes, les
Black Blocs sont plus que quiconque à même de sensibiliser ces exclu-e-s qui
en soupent quotidiennement, qui en ont marre et sont cependant souvent
condamné-e-s à la résignation. L’exemple de Seattle est flagrant à ce
sujet : alors que l’ensemble du mouvement de lutte contre l’OMC déplorait la
faible participation de gens de couleurs et/ou des classes sociales les plus
"basses" aux événements, les initiatives des Black Blocs ont attiré (et sont
presque les seules à l’avoir fait) nombre de jeunes des quartiers noirs et
pauvres. Si les Black Blocs peuvent effrayer et déclencher l’hostilité de
certain-e-s, ils peuvent également rendre la politique et sa réalisation
plus accessibles, et agir en facteur politisant et dynamisant dans la lutte
contre le capitalisme.

Ces moments d’action contribuent à la création momentanée de situations où
tout semble possible, où l’ordre bascule, où la ville semble réappropriée,
"libérée" en certains points. Ces "zones autonomes temporaires" sont très
importantes : il s’agit de tout un travail sur l’atmosphère, sur les
possibilités que cela laisse entrevoir aux gens — le fait qu’autre chose est
possible, que la merde quotidienne n’est pas une fatalité. Ces instants
grisants - où tout un monde semble s’écrouler - sont certes en décalage avec
la réalité, qui rappelle en général vite à l’ordre, mais sont bénéfiques et
indispensables. Ce sont des coups de pouce qui dynamisent, donnent cette
impression que "rien ne sera plus comme avant", et peuvent être catalyseurs
d’énergies, points de départ d’initiatives, de créations et d’action. Sur
les murs de Seattle, on pouvait lire "we are winning !" ("nous sommes en
train de gagner !"). Pour beaucoup, il semble que cela n’ait pas été
complètement faux. L’expérience de Seattle et du Black Bloc en particulier a
considérablement poussé vers l’avant le mouvement anarchiste nord-américain.
Il n’y a qu’à voir la multiplication des actions et du nombre de
participant-e-s pour s’en rendre compte...

Cependant, l’intérêt des Black Blocs ne se résume pas à ces quelques
exemples. Leurs modes d’organisations et structures ainsi que leur évolution
au fil des manifestations expliquent pour beaucoup ces succès et réussites.

*Organisation horizontale, fluidité et évolutivité*

"*la police n’aime pas la guérilla urbaine qui s’accorde mal à ses tactiques
militaires : elle veut des situations lentes, monolithiques, immobiles et
prévisibles, pour pouvoir déployer sa force de contrôle pachydermique et son
ordre hiérarchique planifié.*" (dans *Je sais tout*, Genève, 3 juin 2000.)

Ce qui caractérise l’organisation des Black Blocs, c’est sa forme
horizontale, non-hiérarchique, propre à éviter les lourdeurs d’une gestion
centralisée. Il n’y a pas de chef ni de véritable plan d’ensemble, mais des
individus qui constituent de petits groupes affinitaires indépendants les
uns des autres. Ce mode de fonctionnement permet une relative autonomie, au
lieu d’une organisation globale souvent étouffante (et plus propice à
l’expression de rapports de pouvoir).

L’organisation en groupes affinitaires permet des prises de décisions bien
plus rapides et égalitaires (les groupes sont constitués d’un faible nombre
de personnes qui se connaissent), et facilitent ainsi les changements et
évolutions instantanées, si déroutant-e-s pour la police. Car si les groupes
affinitaires permettent une gestion plus fluide de l’action, ils sont aussi
très intéressants tactiquement pour faire face à la répression policière.
Une masse de gens interdépendants est plus facilement contrôlable par la
police qu’un ensemble de gens organisés en petits groupes autonomes mobiles,
susceptibles de prendre des décisions rapides et de surprendre. Malgré ses
stratégies de contrôle des manifestations, la police peut se trouver
complètement désarmée face à une multitude de groupes qui agissent
simultanément. Au lieu de faire face à une organisation rigide que les gens
suivent (exemple type  : la "tête d’une manif" mène le reste du cortège),
elle doit affronter plusieurs groupes qui agissent de manière indépendante
et simultanée. Pour le ou la manifestant-e, il s’agit alors de devenir
actrice ou acteur de ses mouvements en s’organisant plutôt que de suivre
maladroitement ou aveuglément et être pris-e au piège.

Une autre caractéristique des Black Blocs est l’évolution de leurs
stratégies. A Washington, leur présence était impressionnante. Alors que
tout le monde attendait des Black Blocs qu’ils s’attaquent à la propriété,
ils ont au contraire porté tous leurs efforts sur les moyens de résister à
la police et de l’affaiblir pour permettre à l’ensemble de manifestation de
gagner du terrain. Cette évolution est significative. Elle prouve que sans
organisation centralisée et hiérarchisée, les Black Blocs sont capables de
prises de décisions collectives à grande échelle, sans compromettre
l’autonomie et l’indépendance des groupes affinitaires les constituant. De
plus, une telle décision suppose un recul et un regard critiques vis à vis
des actions précédentes, des facultés d’autocritique et de prise de décision
tactiques importantes, qui ont jusqu’ici fait défaut à beaucoup d’autres
composantes du mouvement anticapitaliste. Le DAN (Direct Action Network -
réseau de désobéissance civile non-violente très actif lors des
manifestations contre la mondialisation) a par exemple appliqué les mêmes
techniques à Washington qu’à Seattle, ce à quoi la police était largement
rodée et préparée. En prévoyant cette situation, le Black Bloc montre qu’il
est non seulement capable d’anticiper et d’agir en conséquence, mais qu’il
ne s’arrête pas à un moyen d’action en particulier, que la destruction de la
propriété n’est pas une fin en soi, mais un moyen parmi d’autres, propice à
certains moments mais pouvant laisser place à d’autres techniques parfois
plus appropriées à la situation donnée. Cette "maturité politique" fait du
Black Bloc une réelle force qui a su dépasser une impasse dans laquelle
nombre de groupes militants plus anciens restent bloqués.

*Vers un égalitarisme ?*

"*Nous nous devons de critiquer nos privilèges de blancs et d’hommes ainsi
que l’autorité illégitime à l’extérieur comme à l’intérieur de notre
"mouvement", et ne pas le considérer tel qu’il est comme un outil libérateur
(ce qu’il n’est pas !)*" (un anarchiste anonyme du Black Bloc.)

Bien qu’il soit difficile de parler de ligne politique en ce qui concerne
les Black Blocs (leur particularité étant de ne pas se reconnaître comme
groupe défini), les différents communiqués rendus publics se recoupent sur
plusieurs points et les nombreux débats ayant animé la scène militante
américaine (notamment sur Internet, cf www.indymedia.org) ont donné lieu à
des précisions et explications politiques de la part de divers-es
participant-e-s aux Black Blocs. A défaut de pouvoir rendre compte des Black
Blocs dans leur totalité, ces différents débats permettent cependant
d’esquisser des pensées communes à leur participant-e-s. Il en ressort
diverses préoccupations liées aux rapports de domination, qu’il s’agisse de
discrimination selon l’appartenance à un sexe, une classe sociale, une
couleur de peau ou une catégorie d’âge (et aussi, pour certain-e-s, selon
l’appartenance à une espèce). Certain-e-s membres des Black Blocs
manifestent explicitement cette volonté d’égalitarisme, qui semble intégrer
les critiques féministes, anti-classistes, anti-racistes, anti-âgistes voire
antispécistes. Au vu des difficultés que rencontrent ces idées, y compris
dans les milieux d’extrême gauche (qui bien souvent considèrent certains de
ces questionnements comme secondaires ou les rejettent tout simplement car
trop dérangeants), il apparaît particulièrement important de les mettre en
avant et de travailler activement à leur mise en pratique. Qu’en est-il
réellement des Black Blocs ? Le collectif ACME, par exemple, manifeste dans
son communiqué une conscience de ces discriminations, et dans les rues, une
volonté d’agir concrètement en conséquence (par exemple, la mixité
femmes/hommes du collectif). A défaut de certitudes cependant, il semble
plus prudent de considérer les Black Blocs ou certains de leurs éléments
comme potentiels vecteurs d’une conscience politique réellement approfondie
et intéressante plutôt que de considérer comme acquis leur travail contre
toutes les dominations (ce qui est assurément loin d’être le cas et
reviendrait encore une fois à mythifier le phénomène). Quoi qu’il en soit,
on peut d’ores et déjà affirmer que la démarche de certains groupes d’amener
ces divers questionnements égalitaristes sur le terrain de l’action directe
et de les intégrer aux formes de lutte confrontationnelles des Black Blocs
est pour le moins intéressant et encourageant !
V) Contre les Black Blocs

"*Nous sommes ici en train de protéger Nike, McDonald’s, Gap et tout le
reste, où est la police ? Ces anarchistes devraient être arrêtés.*" (Medea
Benjamin (leader de Global Exchange), dans *New York Times*, 2 décembre
1999.)

"*Ces actions non-violentes ont été interrompues et détournées dès le début
par des petites bandes de vandales qui ont renversé des distributeurs de
journaux et ont manifestement brisé quelques vitrines du centre-ville. La
police a été incapable d’identifier et d’arrêter ces quelques individus
asociaux. Pourquoi la police n’a-t-elle identifié et arrêté ces vandales
plus tôt ? Si elle l’avait fait, cela m’aurait évité ce vilain après-midi et
ce sentiment d’être mal à l’aise. Nous ne sommes pas venus pour détruire
Seattle, nous sommes là pour mettre au jour l’effet destructeur de l’OMC.*"
(Mike Dolan (du groupe Public Citizen), dans *World Trade Observer*, 1er
décembre 1999.)

La similitude entre les déclarations de certain-e-s manifestant-e-s et le
discours officiel est plutôt frappante, et rend compte d’une part de
l’hostilité d’une partie de la "contestation de gauche" vis-à-vis des
activistes plus radicaux et radicales des Black Blocs, et d’autre part de la
participation active de ces mêmes personnes au système répressif. Car au
delà des simples divergences d’opinion, c’est jusque dans les faits que
s’est manifestée cette hostilité. Ci-dessous, quelques grands traits de ces
oppositions virulentes :

*Etre violent-e*

"*Nous considérons que la destruction de la propriété n’est pas un geste
violent, à moins que cela ne détruise des vies ou cause des blessures. Selon
cette définition, la propriété privée — en particulier la propriété privée
des entreprises — est elle-même infiniment plus violente que toute action
entreprise contre elle.*" (Communiqué d’un Black Bloc de Seattle, collectif
ACME, 5 décembre 1999.)

Les premières accusations envers les Black Blocs furent celles de violence.
Cette "violence" (on peut cependant choisir de ne pas la désigner comme
telle) est un acte de révolte concrète qui a des cibles particulières. C’est
une réponse légitime à une violence sans commune mesure avec un quelconque
bris de vitre, magasin pillé ou mur tagué. Rappelons que la propriété privée
reste un ensemble d’objets inanimés, alors que les différents êtres victimes
du capitalisme, qu’il s’agisse de paysan-ne-s brésilien-ne-s, de rebel-le-s
zapatistes, de travailleurs et travailleuses de partout comme d’animaux des
mers et terres du monde entier, sont par contre bien vivant-e-s, leurs
souffrances bien réelles.

Dénoncer la "violence" des Black Blocs, c’est suivre un raisonnement
aberrant et malhonnête : le problème, ce serait la pseudo-violence des gens
qui luttent contre le capitalisme, et non la violence du capitalisme
lui-même ! En focalisant leur attention sur des actes de violence mineure
(l’intensité de violence générée par le commerce mondial n’est pas
comparable une seule seconde à la "violence" des actions des Black Blocs !),
qui ne sont pourtant que des réponses à une violence permanente, déguisée,
intégrée et acceptée, certain-e-s pacifistes à tout rompre nient ainsi la
violence intrinsèque à la propriété privée et aux activités perpétrées par
leurs propriétaires. Ce faisant, ces pacifistes reproduisent un processus à
l’oeuvre dans la société toute entière  : s’attaquer aux conséquences en
prenant soin de ne pas en voir les causes. Cette position est une position
profondément réactionnaire, car au lieu de condamner le système, elle
condamne les gens qui réagissent contre ce système, et de ce fait, défend le
système etsesinégalités. Quel meilleurexemple que celui du 30 novembre à
Seattle ? Aussi incroyable que cela puisse paraître, certain-e-s
militant-e-s pacifistes y ont formé une chaîne humaine pour protéger le
magasin Nike Town des attaques d’un Black Bloc !

*Etre masqué-e*

"*Prévoir un foulard n’est pas une question de romantisme révolutionnaire
mais bien l’envers d’une triste réalité : Big Brother nous regarde !*" (dans
*Pourquoi il faut toujours manifester masqué*, 1999.)

Pendant les manifestations de Seattle, il fut très violemment reproché aux
membres des Black Blocs d’agir masqué-e-s (certaines personnes allèrent
jusqu’à les comparer à des membres du Ku Klux Klan !), pour tout un tas de
raisons diverses. Quelles qu’ils soient, les différents arguments contre le
port de masques, foulards ou autres cagoules s’avèrent souvent bien faibles
face à la réalité de la répression. Il est pourtant bien connu que la police
souffre d’un syndrome vidéomaniaque (pour s’en convaincre, il suffit d’aller
faire un tour sur le site Internet de la police de Seattle : on y trouve des
dizaines de photos de manifestant-e-s accompagnées d’une incitation à la
"citoyenneté", c’est-à-dire à reconnaître et dénoncer les personnes
photographiées), et on ne peut reprocher à quelqu’un-e de préférer ne pas
être fiché-e. Les masques garantissent un anonymat indispensable dans le
cadre d’actions illégales, toujours durement réprimées. L’état policier est
bel et bien une réalité, et ne pas se faire arrêter puis inculper une
nécessité. Si certain-e-s militant-e-s sont prêt-e-s à se faire embarquer et
choisissent de ne pas en empêcher la police d’une quelconque manière, les
membres des Black Blocs ne sont en aucun cas animé-e-s de la même volonté de
sacrifice chrétien, comme le précise l’un de leurs communiqués. En somme, ce
n’est pas pour effrayer les gens ou pour se complaire dans une imagerie
para-militaire que les membres des Black Blocs portent des masques, mais par
simple pragmatisme dans une société toujours plus fliquée.

*Nuire à la manifestation*

"*A Washington, le Black Bloc a travaillé avec le reste des manifestants de
manière très solidaire, intelligente et stimulante. Ils ont été
remarquables, et n’ont pas oublié le reste de la mobilisation. Ils ont
"bloqué" des croisements de rue avec une implacable efficacité, et résisté
intelligemment à la brutalité policière. Ils étaient une des présences les
plus précieuses à cet événement.*" (Anonyme, recueilli par Jim Bray
dans *(Working)Start
of Critique of Black Bloc Technique*, 2000.)

Beaucoup d’accusations tenndent à rendre les Black Bloc responsables de la
violence de la police. Est-il besoin de préciser qu’il en va de la fonction
même de la police ? La police a toujours été et sera toujours violente
envers ceux et celles qui combattent le système qui leur donne raison
d’être. A Seattle, les violences policières ont commencé avant que les
premières attaques contre la propriété n’aient lieu. Et si cela avait été le
contraire ? Quel est le véritable problème : des actions de destruction
légitimes ou l’existence illégitime de la police ? Encore une fois,
certain-e-s manifestant-e-s semblent se tromper de cible. Par ailleurs, les
Black Blocs se sont également distingués par le soutien apporté aux actions
non-violentes. A Seattle, ils se sont joints aux barrages humains des
activistes non-violent-e-s, les consolidant ou construisant des barricades
plus résistantes un peu plus loin. De nombreux-ses membres des Black Blocs
ont également participé aux actions non-violentes organisées par le Direct
Action Network ou d’autres collectifs (comme empêcher les délégués
d’atteindre le lieu du congrès par exemple). A Washington, le succès de
certaines actions de désobéissance civile non-violentes est du aux Black
Blocs qui repoussèrent la police, protégèrent les personnes en difficulté et
élargirent le périmètre de la manifestation. Loin de s’opposer, les actions
des Black Blocs et de certain-e-s militant-e-s pacifistes se sont donc au
contraire souvent complétées. N’agissant ni dans le mépris de ces actions ni
contre elles, les Black Blocs y ont plus souvent activement participé,
s’affirmant comme force politique essentielle au mouvement de lutte
anticapitaliste et non juste comme phénomène marginal.

*Ces critiques dans la pratique*

"*La coordination des organisations participantes doit à l’avenir préparer
encore plus les manifestants à immobiliser et livrer à la police tout
"hooligan" indésirable. Même si un "hooligan" venait à être tué, ce ne
serait qu’une très petite perte à côté des 20 000 enfants disparaissant
quotidiennement sous le règne des multinationales.*" (Ole Fjord Larsen
(membre de United Peoples), dans *Future planning after Seattle*, 12
décembre 1999.)

S’il est facile de répondre à ces critiques souvent grossières, elles se
sont manifestées de manière autrement plus problématique par des gestes de
violence mettant parfois en danger des membres des Black Blocs. En effet,
lors de la "bataille de Seattle", certaines personnes ont été frappées par
des manifestant-e-s disant s’opposer à la violence et les accusant de
saboter la manifestation (on notera le paradoxe !). A plusieurs reprises,
certaines personnes essayèrent d’arracher les masques du Black Bloc, ou même
d’en livrer les membres à la police ! Bien souvent, le Black Bloc eu plus à
faire à ces pacifistes surexcité-e-s constituant une véritable "police de la
paix" qu’à la police en uniformes.

Cette attitude réactive contre toute critique qui s’exprime autrement que
par des défilés bien sages participe pleinement du système répressif mis en
place par les autorités. Quelle est la révolte de ces soit-disant
"pacifistes" qui se font flics quand flics il n’y a pas, qui usent de la
violence physique (dans le mépris de leur propre cohérence) contre ceux et
celles qui brisent la tranquillité servile de "leurs" défilés
contemplateurs ? Leur objectif semble être le même que celui des flics :
préserver la paix sociale, et ce à n’importe quel prix. Eteindre la révolte
dès que celle-ci prend sens et s’incarne de manière un peu plus concrète que
par des mots vidés de leur signification. Ces "pacifistes" se trompent de
colère, et auraient sérieusement besoin de prendre conscience de leur propre
participation aux structures répressives qu’ils sont censés dénoncer. En
attendant, ils constituent un certain danger pour qui veut prendre ses
désirs pour des réalités, et anticiper de quelques pavés ce fameux
"changement global" qui tarde tant à arriver...

Enfin, le fait que ces quelques critiques soient tantôt grossières et
ridicules, tantôt violentes et dangereuses ne signifie pas pour autant qu’il
faille épargner les Black Blocs de toute critique. Il serait peut-être bon,
cependant, de le faire intelligemment, en commençant par reconnaître
l’utilité dont ils ont jusque là fait preuve.
VI) Conclusion

"*Le Black Bloc est une source d’inspiration pour tout le monde. La
quasi-intégralité des Etats-Unis voue un culte à une vie matérialiste qui ne
va nulle part, animée par des automates en chair et en os. Le Black Bloc est
la seule étincelle de bon sens en Amérique du Nord, dont la situation sans
cela serait sans issue.*" (Craig Stehr, 2000.)

Au cours des manifestations de ces derniers mois, on a pu observer de plus
en plus de Black Blocs se former. Ce mouvement semble manifeste d’une
certaine radicalisation des milieux d’extrême-gauche et anarchistes
américains en même temps qu’il pourrait signifier un regain d’intérêt pour
les idées et pratiques libertaires. Mais le Black Bloc est plus qu’un
indicateur de tendances. Parti prenante de ce processus, il sort la
protestation de l’ornière du réformisme et de la contemplation, en
ré-inventant et popularisant une désobéissance civile offensive. Le Black
Bloc, c’est non seulement un dépassement des moyens de contestation
traditionnels, mais aussi un dépassement de l’action illégale isolée, qui
prend sens dans le cadre d’une lutte globale et politique. Le Black Bloc,
c’est aussi la désorganisation organisée, la possibilité de lier efficacité
stratégique et pratique égalitaire, radicalité et lucidité politique.

Pour toutes ces raisons, le Black Bloc m’apparaît comme une réelle force
politique, porteuse de nombreuses dynamiques et potentialités quant à
l’avenir des luttes anti-capitalistes et anti-étatistes.

Il demeure à mon sens que si l’initiative du Black Bloc doit être
encouragée, elle doit nécessairement s’accompagner de discussions et
d’analyses critiques à ce sujet. Le Black Bloc doit éviter de se figer dans
un mode d’action particulier ou se perdre dans l’autosatisfaction et ainsi
éviter de se questionner plus avant. Tout au contraire, ces pratiques
"radicales" peuvent être autant d’occasions de soulever des questions
essentielles : questions relatives aux discriminations (sexisme et racisme,
notamment), au caractère identitaire et potentiellement excluant des Blocs,
etc. Car il ne s’agit pas simplement de s’unir contre un système, mais de
combattre ici et maintenant les discriminations qui existent en son sein, et
que nous perpétrons au quotidien par l’absence de remise en question de nos
comportements. Les actions du Black Bloc peuvent, au prix d’une réelle
volonté égalitariste, aller dans le sens d’une pratique à la fois égalitaire
et offensive vis à vis des structures du pouvoir, comme elles peuvent
facilement par négligence et facilité affermir des rapports de domination
masqués par la lutte contre un ennemi commun. J’espère pour ma part que
l’expansion des Black Blocs se fera dans ce sens, et que les récentes
propositions visant une plus grande coordination des groupes permettront
l’expression de positions politiques et de débats constructifs à ce sujet.

*Anonyme <http://infokiosques.net/spip.php?auteur2>*

*P.S.* Principales sources :
[image: -] Agence de presse A-Infos (http://www.ainfos.ca)
[image: -] Indypendent Media Center (Indymedia <http://www.indymedia.org/>)
[image: -] The Mid-Atlantic Infoshop (Infoshop.org<http://www.infoshop.org/>)

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[1 <http://infokiosques.net/imprimersans2.php?id_article=53#nh1>] Dans la
suite du texte, il est parfois question du Black Bloc (le Black Bloc), comme
phénomène ou mode de protestation.

[2 <http://infokiosques.net/imprimersans2.php?id_article=53#nh2>] Il arrive
que des individus se disant communistes, socialistes, etc. participent aux
Black Blocs.

[3 <http://infokiosques.net/imprimersans2.php?id_article=53#nh3>] La "Zone
Autonome Temporaire" (en anglais TAZ, pour Temporary Autonomous Zone) est un
concept inventé par le philosophe américain Hakim Bey. Lire TAZ - Zone
Autonome Temporaire (Editions de l’éclat, 1997).
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