[Dissent-fr-info] Les discussions préparatoires de Copenhague échouent après la révolte africaine contre les pays riches

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Sat Nov 7 01:58:25 GMT 2009


http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2878


Le cycle de négociations préparatoires au sommet de Copenhague qui s’est
tenu cette semaine à Barcelone se solde par un échec. Les pays africains ont
quitté durant deux jours les discussions pour marquer leur mécontentement
croissant devant l’insuffisance des mesures de réduction des émissions de
gaz à effet de serre des pays développés, au premier rang desquels les USA.
Alors que les pays du sud veulent obtenir la réduction préconisée par les
scientifiques, qui est de 40% des émissions pour l’ensemble des pays
développés, ceux-ci ne se sont pas engagés au-delà de 10% pour l’instant.

*Par John Vidal, Guardian, 4 novembre 2009**Correction*
[1<http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2878#nb1>
]

Les pays africains ont montré qu’ils étaient prêts à provoquer une crise
majeure à l’ONU si les USA et les autres pays riches ne s’engageaient très
rapidement à des réductions plus importantes de leurs émissions de gaz à
effet de serre.

A Barcelone, durant une journée très tendue, les responsables de l’ONU ont
été forcés d’intervenir après que 55 pays africains, donnant une image
d’unité sans précédent, aient appelé à une suspension de toute nouvelle
négociation sur le protocole de Kyoto tant que des progrès substantiels
n’auraient pas été accomplis par les pays riches sur les réductions
d’émissions.

Auparavant, les représentants de l’ONU avaient été contraints de quitter
deux groupes de travail après que le groupe des pays africain ait refusé d’y
prendre part.

Les pays africains ont été soutenus par toutes les autres organisations de
pays en développement présentes aux négociations. Dans une série de
déclarations, le groupe G77 qui rassemble la Chine et 130 autres nations,
l’Alliance des Petits États Insulaires (AOSIS), le groupe des pays les moins
avancés (PMA), ainsi que la Bolivie et plusieurs pays d’Amérique Latine, ont
tous largement soutenu l’action africaine.

Cette initiative des pays en développement reflète leur frustration profonde
et grandissante, face à la lenteur des progrès réalisés par les pays
industrialisés en vue de l’adoption de réductions de leurs émissions. Avec
moins de trois jours de pourparlers restant avant l’ouverture de la
négociation finale à Copenhague, le clivage entre pays riches et pays
pauvres menace de faire capoter la rencontre.

Bruno Sekoli, le président du groupe des PMA, a déclaré que « l’Afrique et
les Africains sont en train de mourir alors que ceux qui sont historiquement
responsables ne prennent aucune mesure. »

L’Algérie, qui préside le groupe des pays africains, soutenue par les
représentants de la Gambie et du Kenya, a déclaré que les pays riches
étaient « plus soucieux de [questions de] faisabilité politique et
économique », tandis que les plus pauvres « luttent pour survivre » avec les
changements climatiques.

Lors d’une conférence de presse, les pays les plus pauvres ont exigé que les
nations riches adoptent la cible préconisée par les scientifiques d’une
réduction globale de 40% des émissions par rapport aux niveaux de 1990.
Jusqu’ici, les pays riches se sont engagés sur un total de moins de 10%. Les
États-Unis, deuxième plus grand pollueur du monde, se sont engagés à une
réduction d’environ 4% par rapport aux niveaux de 1990, soit 17% sur les
niveaux de 2005.

A l’occasion d’échanges diplomatiques les plus tendus auxquels on ait
assisté à ce jour, les délégués ont décidé à la hâte de consacrer six des
dix sessions de négociation restantes à des discussions sur la réduction des
émissions à moyen-terme. Cette décision a reçu un large appui de tous les
pays en développement qui ont insisté sur l’importance de réaliser de réels
progrès.

« Les pays africains ont montré qu’ils ne vont pas s’asseoir à la table pour
accepter un mauvais accord à Copenhague », a déclaré un porte-parole d’Oxfam
International.

« Les pays les plus pauvres disent qu’ils sont en train de mourir et que les
riches restent assis à ne rien faire. J’espère qu’ils vont prendre des
mesures maintenant », a déclaré Asad Rehman, des Amis de la Terre.

« Le plus grand émetteur mondial de l’histoire, les États-Unis, est absent
pendant les négociations sur les objectifs, sur le financement - et le monde
en développement est en droit de les rappeler à l’ordre », a déclaré Damon
Moglen, de Greenpeace.

« Il est clair que pour beaucoup de pays, la coupe est pleine. Le fait que
cela soit porté aujourd’hui par des pays tels que le Kenya, où ont vécu les
ancêtres du président Obama, devrait réveiller sa conscience. Obama ne peut
plus se cacher derrière l’échec de sa législation au Congrès. Il doit
proposer des objectifs ambitieux, basés sur la science, de réductions
d’émissions et venir à la table de négociation de Copenhague. »

Le succès de ces négociations, qui sont parmi les plus complexes jamais
entreprises, dépendra d’un accord général de tous les pays. Elles seraient
gravement compromises et risquent d’échouer à Copenhague le mois prochain si
les pays africains se rebellent à nouveau.
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