[Dissent-fr-info] HORTEFEUX A PORTE PLAINTE CONTRE 4 MILITANTS 3 DECEMBRE A TOURS PROCES DES 4 PREVENUS

Dissent! France Info Newsletter dissent-fr-info at lists.aktivix.org
Mon Nov 22 12:17:14 UTC 2010


HORTEFEUX A PORTE PLAINTE CONTRE 4 MILITANTS
3 DECEMBRE A TOURS PROCES DES 4 PREVENUS

Le 3 décembre aura lieu à Tours un procès politique. Le ministre de l'intérieur
a porté plainte contre deux militants de SOIF D'UTOPIES et deux de RESF 37. Ils
sont accusés de « diffamation publique contre une administration publique ».
Ces deux structures ont publié en février 2010 un communiqué de presse intitulé
« les baleiniers ». Ce texte faisait part de soupçons quant à l'utilisation de
fichiers de l'Education nationale (en l'occurrence Base-élèves) à des fins
policières afin d'organiser la chasse aux familles sans papiers. Il comparait
ces pratiques à certaines employées par la police sous le régime de Vichy.
Les quatre prévenus sont poursuivis par un ministre condamné pour injure raciale
(la cour d'appel doit confirmer ou non ce jugement). De même, ses initiatives à
l'encontre des Roms ont failli faire condamner l'Etat français pour
discrimination par la Cour européenne.
Lors de ce procès, trois questions seront posées.
* Est-ce que des individus, des structures peuvent faire part publiquement de
leurs soupçons par rapport à d'éventuelles dérives ou exactions de la part de
l'administration ou de la police ? Par exemple, Le Monde publie un article
révélant que la gendarmerie élabore des fichiers par rapport aux Roms. Les
responsables de ce quotidien doivent-ils être poursuivis ? Lorsque des médias
informent de l'existence de la circulaire du 5 août 2010 (ordonnant aux préfets
d'organiser la chasse aux Roms), leurs directeurs de publication doivent-ils
être poursuivis ?
* Est-ce que des individus ont le droit de faire des comparaisons historiques ?
Précisons d'abord qu'une comparaison n'est pas un amalgame. Il est hors de
question de dire que Sarkozy c'est Pétain, ou que derrière le masque de Le Pen
se cache Hitler, etc. Comparer c'est prendre en compte l'expérience historique
que nous apporte, en l'occurrence la période de Vichy, afin d'interroger notre
passé pour agir sur le présent et tenter d'envisager différents avenirs.
Transformer des enfants en appât pour pouvoir arrêter des familles sans papiers
et tenter de les expulser du territoire rappelle des pratiques utilisées par le
régime de la collaboration. Faire ces comparaisons et alerter est plus que
nécessaire. Que le ministre ne soit pas d'accord avec ce type de comparaisons,
c'est son opinion. Mais peut-il tenter d'en censurer d'autres, différentes de la
sienne ?
* Comment se fait-il que les quatre prévenus soient poursuivis, comme bon nombre
d'autres personnes ayant fait des comparaisons historiques de même nature, alors
que des responsables politiques les ayant faites ne le sont pas ? Nous avons un
début de réponse. Récemment, J.L. Mélenchon a déclaré que des policiers
pouvaient être impliqués dans certains actes violents lors de manifestations. Le
ministre de l'intérieur n'a pas souhaité porter plainte contre lui, comme le lui
demandaient plusieurs syndicats de policiers. Il craignait que cela « serve de
caisse de résonance » à ce ténor politique. Ainsi donc, si l'on est connu
médiatiquement on peut échapper aux foudres du ministre ; par contre les manants
sont trainés devant les tribunaux. Quel courage Monsieur le ministre !
A l'initiative des deux prévenus de SOIF D'UTOPIES, Messieurs Mélenchon, Rocard,
Mamère, de Villepin et Madame Lepage sont cités par huissiers comme témoins au
procès du 3 décembre à Tours. Ils ont fait des déclarations fondées sur des
comparaisons historiques avec « cette période sombre de notre histoire » à la
suite du discours de Sarkozy le 30 juillet à Grenoble et à l'organisation de la
chasse aux Roms.
Si le tribunal correctionnel de Tours relaxe les quatre prévenus, il affirmera
clairement qu'il n'a pas à prendre position sur ces différentes questions. Cela
relève de débats de société. La Justice n'a pas à intervenir dans ceux-ci. Par
contre, si ils sont condamnés cela signifiera qu'elle conforte la volonté de
l'Etat d'imposer le silence sur des dérives de l'administration et de la police,
qu'elle entérine la censure d'Etat, qu'elle avalise un traitement inégal de la
part de l'Etat selon qu'on soit notable ou manant.
Relaxer les quatre prévenus signifiera aussi que les juges du siège ne sont pas
totalement sous la coupe du parquet. Rien ne les oblige à aller dans le sens de
la décision politique du procureur : déférer les quatre prévenus devant le
tribunal correctionnel en raison de la plainte du ministre de l'intérieur. Ce
magistrat est soumis hiérarchiquement au ministère de la justice. Si les juges
les condamnent, ils montreront que la Justice est bien sous l'autorité du
gouvernement. Cela renforcera le sentiment que nous sommes confrontés à une
justice de classes !
La plainte du ministre montre aussi la volonté de l'Etat de criminaliser les
militants, les acteurs des mouvements sociaux, tous ceux et toutes celles qui
résistent quotidiennement contre la politique xénophobe, l'ordre sécuritaire, la
dégradation de nos conditions de vie, pour un partage égalitaire des richesses,
etc.
En nous pourchassant, en nous criminalisant, l'Etat cherche à gommer toutes les
aspérités dépassant du consensus qu'il veut nous imposer. Il veut éradiquer
toutes les formes de vie alternative essayant d'échapper à l'ordre capitaliste.
Des directeurs d'école refusent de remplir les fiches de Base-élèves parce
qu'ils ne souhaitent pas devenir des auxiliaires de la police : ces
fonctionnaires sont sanctionnés. L'Etat nous réprime lorsqu'on se mobilise
contre les violences policières, contre l'expulsion de sans papiers, contre la
remise en cause des acquis sociaux, contre le développement des OGM, contre le
nucléaire, pour le droit au logement... Notre tort : nous nous opposons à la
dégradation de nos conditions de vie ; nous luttons contre cette société où la
recherche et le développement sans fin des profits pour quelques-uns conduisent
au développement de la misère. L'ordre sécuritaire est de plus en plus
nécessaire pour juguler toutes contestations lorsque la paupérisation n'est plus
supportable ou que notre dignité est bafouée.
L'article 32 ter A du projet de loi LOPPSI 2 prévoit que les préfets pourront
faire détruire en 48 heures toutes les formes d'habitat alternatif (roulottes,
camions, yourtes, caravanes, cabanes...), même sur son propre terrain. Ils
pourront également expulser dans les mêmes délais toutes les personnes vivant
dans des squats sur simple décision administrative. Dans le même temps, les
offices d'HLM voient leurs subventions se réduire de plusieurs millions d'euros.
Ils ne pourront quasiment plus construire de logements et il leur sera très
difficile d'entretenir le parc existant. Les autorités (collectivités
territoriales, préfectures) ne veulent pas appliquer les lois permettant la
réquisition de logements vides. Que vont devenir les SDF et mal-logés présents
et à venir ? Ce qui est sûr, c'est qu'ils ne vont pas s'évaporer ! Les trottoirs
en alternance avec la prison, est-ce un avenir ? La répression ne réfrénera
jamais nos luttes contre l'oppression !

RELAXE DES 4 PREVENUS DE TOURS
DEBOUTONS HORTEFEUX

POUR LA LIBERTE D'EXPRESSION
NON A LA CENSURE D'ETAT

PRENONS NOS AFFAIRES EN MAINS
NON A LA CRIMINALISATION DES MOUVEMENTS SOCIAUX

RASSEMBLEMENT VENDREDI 3 DECEMBRE A 9 H
DEVANT LE PALAIS DE JUSTICE A TOURS

Tours, le 22/11/2010
les irréductibles
soifdutopies at yahoo.fr
06 20 91 20 44




More information about the Dissent-fr-info mailing list