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<div class="gmail_quote">LE 9 OCTOBRE 2009, LA JUSTICE ITALIENNE a
condamné en appel 10 inculpés du contre-sommet du G8 de Gênes de 2001.
Ils ont reçus, pour « destruction et saccage », de très longues peines
de prison ferme.<br>
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CARLO A. : 8 ANS<br>
CARLO C. : 8 ANS<br>
MARINA C. : 12 ANS ET 3 MOIS<br>
LUC F. : 10 ANS ET 3 MOIS<br>
ALBERTO F. : 10 ANS<br>
INES M. : 6 ANS ET 6 MOIS<br>
FRANCESCO P. : 15 ANS<br>
DARIO U. : 7 ANS<br>
ANTONIO V. : 8 ANS<br>
VICENZO V. : 13 ANS ET 3 MOIS<br>
<br>
Ce procès arrive 48 heures après celui de 45 policiers où 15 seulement
ont été condamnés à des peines très légères. Ont été acquittés le
préfet Ganni De Gennaro, alors chef de la police ainsi que d’autres
membres de la hiérarchies qui ont dirigé la répression à Gênes en
juillet 2001, bien que la justice ait considéré comme illégale la
charge de la police ayant engendré les plus violents affrontements. La
répression a fait un mort, Carlo Giuliani, 23 ans, tué par balles lors
de cette charge, plusieurs centaines de blessés, des violences dont les
plus fortes ont eu lieu à l’école Diaz où était installé le centre de
média indépendant et où dormaient 307 manifestants qui ont été arrêtés
puis séquestrés pendant trois jours dans la caserne du Bolzaneto,
subissant sévices et humiliations.<br>
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LES JOURNEES DE GENES ont vu la réunion pratique et puissante d’une
opposition à la réunion des chefs d’Etat de la planète, et plus
généralement à l’ordre économique mondial. Réunion internationale,
forum social : 300 000 personnes se sont réunies à la manifestation du
20 juillet malgré la militarisation et le verrouillage de la ville.<br>
<br>
HUIT ANS APRES, CE 9 OCTOBRE, les peines prononcées sont très, très
lourdes. La disproportion est éclatante entre les chefs d’inculpation
qui touchent des destructions de biens matériels et ces cent années de
prison au total. Ce n’est pas telle ou telle action individuelle, telle
ou telle personne que la justice italienne punit. C’est l’ensemble des
événements politiques du contre-sommet qui se trouvent sanctionnés. Ces
10-là paient pour toute l’action collective, pour tout le mouvement
social et politique qui a eu lieu à Gênes. Cette décision de justice
ressemble à un grand signal de terreur pour toutes celles et ceux qui
contestent l’ordre social. Elle poursuit la répression sauvage du
contre-sommet. Ces procès sont la deuxième vague de vengeance de l’Etat
italien. Pour que la lutte contre l’injustice sociale et les rapports
économiques sauvages, les conflits qu’ils génèrent soient cantonnés
dans des formes invisibles, aseptisées qui ne gênent pas réellement
l’ordre établi.<br>
<br>
La tolérance du pouvoir envers les formes de révolte non autorisées n'a
cessé de diminuer et, alors que la conflictualité sociale tend à
s'aggraver, ces condamnations marquent un nouveau pas dans le délire
répressif en cours en Italie comme ailleurs. Notre pays ne manque lui
aussi pas d'exemples dans ce domaine, comme le montrent les récents
évènements de Poitiers (une manifestation anticarcérale ayant débouché
sur le bris de quelques vitrines) après lesquels un homme a été
condamné à quatre mois de prison ferme « pour jet de pile » sur la
police, puis un autre interpellé lors d'une manifestation de soutien
consécutive pour avoir comparé publiquement l'officier de police à un
collabo célèbre.<br>
<br>
En dehors du fait que les condamnations de Gênes dépassent toutes les
bornes de l'entendement, et demeurent même sans commune mesure avec les
peines les plus dures infligées pour ce genre d'actes, elles sortent
totalement des règles les plus ordinaires du droit pénal. Les personnes
condamnées se voient infliger, pour quelques dégâts matériels (des bris
de vitrine), des peines que nombre de meurtriers ne purgeraient pas.
Dans ce cas, comme dans ceux où il maquille des assassinats sous des
accidents de la route, comme à Villiers-le-bel, ou à Fréjus récemment,
l'Etat réprime en faisant fi des règles qu'il s'est lui même imposé.
Quand il protège les siens contre les poursuites judiciaires que des
affaires de corruption ou de moeurs pourraient entraîner, il outrepasse
également la légalité. C'est que le droit est traversé par les rapports
de forces qui existent au sein de la société, et que parfois il n'a pas
eu le temps de s'adapter aux nouvelles pratiques de la domination,
alors sa sacro-sainte indépendance est violée, mais cela fait bien
longtemps que ce n'est plus une sainte-nitouche.....<br>
La plupart du temps, le droit s'adapte, et en nos temps de répression
tous azimuts, cela donne les législations antiterroristes, qui
permettent de torturer des Irakiens, ou d'enfermer des épiciers
communistes. Si la justice a été un temps garante des libertés
individuelles contre l'arbitraire de l'Etat, aujourd'hui elle n'est
plus qu'un des accessoires entre les mains de l'arbitraire étatique,
qu'il utilise selon ses humeurs. Ceux qui quémandent auprès de
l'appareil judiciaire un peu de justice sociale, prennent cette
bureaucratie de tribunaux et de prisons pour la garantie d'un monde
d'amour et de paix, ceux qui préfèrent manifester entourés de «
gardiens de la paix » plutôt qu'aux côtés de briseurs de vitrines ne
font que retarder un peu l'émancipation des exploités par eux-même.<br>
<br>
Aujourd'hui, alors que nos camarades italiens sont persécutés par
l'Etat berlusconiste depuis huit ans, mettons tout en oeuvre pour
qu'ils cessent d'être poursuivis, et que ce genre de condamnations ne
se reproduise plus.<br>
<br>
Nous appelons à ce qu'une solidarité en actes se manifeste un peu
partout contre ces procès intolérables. Nous appelons à ne pas céder à
l'intimidation et à ne pas oublier qu'ici comme ailleurs, le pouvoir à
de bonnes raisons lui aussi de trembler. Nous appelons ainsi à
participer à la MANIFESTATION DU 8 NOVEMBRE CONTRE LES PRISONS.<br>
<br>
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE<br>
POUR ORGANISER DES ACTIONS FACE À LA RÉPRESSION<br>
MARDI 10 NOVEMBRE À 18 HEURES AU CICP<br>
___________________________________________<br>
LISTE DE DISCUSSION <a href="mailto:resistons_ensemble@rezo.net"
target="_blank">resistons_ensemble@rezo.net</a><br>
[L'envoi doit avoir un seul destinataire, la liste]<br>
Pour consulter le site: <a href="http://resistons.lautre.net/"
target="_blank">http://resistons.lautre.net/</a> <br>
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