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<h2><span style="font-size: 144%;"><strong>Appel pour le COP15 de Copenhague</strong></span></h2>
<p class="vspace">Le XXIème siècle s&#39;est ouvert comme le siècle des
catastrophes, et, symétriquement, celui des états d&#39;exception
permanents. Grippe A, grippe aviaire, grippe à venir. &quot;La&quot; crise, le
terrorisme, les catastrophes. Les vieux capitaines pétroliers assistent
paniqués à la désertion de pans entiers de l&#39;équipage, se taillant
leurs propres canots dans l&#39;épave.
</p>
<p class="vspace">Dans la lignée du sommet de Kyoto, le rassemblement
écologique mondial du COP15 se veut un changement de cap, une nouvelle
voie diffusée par toutes les sirènes : « Tous sur le pont pour le
capitalisme vert ! ». Après nous avoir mobilisés pour protéger la
démocratie de la barbarie terroriste, la culture occidentale de
l&#39;immigration, et récemment, l&#39;économie de la crise, on nous sert cette
fois-ci un argument plus émouvant : il faut réagir pour nous sauver
tous du réchauffement climatique et de l&#39;apocalypse. Ce sera surtout,
pour le capitalisme, l&#39;occasion de poser les bases de sa nouvelle
légitimité, le lancement d&#39;un nouveau cycle vert, bio, et durable : le
moment pour nos sociétés de se poser comme seules à même de relever ce
défi.
</p>
<p class="vspace">Mais on ne serre pas les rangs sans serrer aussi les
ceintures...et les dents. A la Nouvelle-Orléans, après Katrina,
l&#39;indispensable appropriation de la nourriture dans les supermarchés
abandonnés a été réprimée par des militaires en armes ; à l&#39;Aquila,
après le tremblement de terre, il a été interdit de se faire à manger
dans les tentes, et de se regrouper à plus de trois ; au Mexique, la
gestion de la grippe A a été l&#39;occasion d&#39;un quadrillage total de la
ville. Les situations d&#39;exception se déclinent ainsi en occupations
policières, suivies de reconstructions conformes à un urbanisme de
contrôle, qui taille les rues à la mesure de la police, des caméras, et
d&#39;une distance sociale de pandémie.
</p>
<p class="vspace">La gestion des catastrophes récentes a donné le ton
de ce qui couve derrière l&#39;écologie mondialisée. Le COP15, arguant de
problèmes de dimension planétaire (réchauffement climatique,
disparition de la biodiversité, avancée du désert), est le moment où
s&#39;organisera l&#39;extension de cette gestion catastrophiste à l&#39;échelle
mondiale, dans laquelle on nous prescrit même ce que nous devons
manger. La crise et la catastrophe ne sont plus seulement des effets
secondaires du système : elles en deviennent le moteur, le point d&#39;où
se façonne le monde ; où en échange de concessions momentanées, il
réclame une concession à perpétuité – au sens que revêt ce terme dans
les cimetières.
</p>
<p class="vspace">Dans les rues de Copenhague, il ne servira à rien
d&#39;exiger plus de cohérence, ou de négocier la dot d&#39;un mariage de
raison entre écologie et capitalisme. Le paradigme qui s&#39;étend du
décroissant baba-cool au nouveau chef d&#39;entreprise restera celui qui
perfectionne et approfondit le contrôle intégral de ce monde. Celui
d&#39;une nouvelle donne économique et civilisationnelle du capital, qui
convoque toutes les franges de la population et exige le renoncement à
toute forme d&#39;hostilité entre elles, ou envers l&#39;Etat, au nom de
l&#39;humanité. Bref : qui impose la fin du politique.
</p>
<p class="vspace">Il s&#39;ouvre pourtant, dans tout tumulte, une
opportunité de changement radical pour tous ceux pour qui
s&#39;auto-organiser commence par se nourrir, se défendre, se soutenir, par
leurs propres moyens. Ceux des tentes de délogés, des piquets de grève,
ou des pillages de zones commerciales...et tous ceux qui saisissent
dans la nouvelle configuration qu&#39;incarne le COP15 un accroissement de
la guerre entre <em>biourgeois</em> et <em>pollutaires</em>. Dans la
rue, les remontrances citoyennes sur un déchet négligemment oublié
montrent déjà la rapide intériorisation de ce que seront les prochaines
lois vertes.
</p>
<p class="vspace">Voilà ce que cache cette sale notion d&#39;humanité : une
guerre souterraine qui se resserre au plus près de nos conditions
d&#39;existence, et dont les sommets comme celui-ci sont des moments
d&#39;intensification. Contre-attaquer veut dire a minima : empêcher le bon
déroulement de cette cérémonie de la <em>pax ecologica</em>.
</p>
<p class="vspace"><em>Programme des festivités</em>
</p>
<ul><li>Lundi 7 décembre : Premier jour du sommet
</li><li>Vendredi 11 décembre : Jour du business – meeting des corporations et du big business
</li><li><strong>Samedi 12 décembre :
Rejoignez le BLOC ANTI-CAPITALISTE lors de la manifestation massive du
parlement danois au Bella Center, lieu du sommet du COP15</strong>
</li><li><strong>Dimanche 13 décembre : FRAPPONS LA PRODUCTION! - venez et joignez-vous aux actions pour anéantir la production capitaliste</strong>
</li><li>Mercredi 16 décembre : Arrivée des
hauts délégués – action &#39;PRENONS LE POUVOIR ! Lutter pour la justice
climatique&#39; au Centre des conférences, organisée par CJA
</li><li>Vendredi 18 décembre : Dernier jour officiel du sommet</li></ul><br><a href="http://nevertrustacop.org/">http://nevertrustacop.org/</a><br><br>
</div>