" RECLAIMING POWER A COPENHAGUE"<br><div class="gmail_quote">
<a href="http://ch.indymedia.org/fr/2009/12/73010.shtml" target="_blank">http://ch.indymedia.org/fr/2009/12/73010.shtml</a><br>
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Pour nous, qui sont revenus de Copenhagen pleins d'espoir et d'énergie,<br>
c'était étrange de se rendre compte que beaucoup de ceux et celles qui<br>
ont suivi l'affaire de loin l'on vécu comme une catastrophe. Pourtant,<br>
c'était évident depuis un moment qu'il y aurait « au mieux » un accord<br>
sur de fausses (quoique très profitables) solutions. Les analystes<br>
critiques, comme des savants de pointe comme James Hansen, disaient déjà<br>
que No Deal serait mieux que leur Bad Deal. Finalement le deal proposé<br>
était si mauvais qu'il était impossible de l'imposer (le soi-disant<br>
Accord de Copenhague n'a pas été accepté par toutes les parties).<br>
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Dégoûtés par la cupidité et irresponsabilité totale des puissants,<br>
beaucoup ne se rendent pas compte que cette farce tragique -- et<br>
l'action unitaire de différents réseaux de base -- a ouvert un nouvel<br>
espace politique dans lequel de vraies solutions ont une chance. Alors<br>
que j'écris, arrive l'invitation de Evo Morales à un sommet mondial des<br>
mouvements sociaux sur le changement climatique. L'espace grandit. Comme<br>
disait un des slogans à Copenhague « Who's summit ? Our summit ! »<br>
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*Reclaiming Power à Copenhague*<br>
* Un pas décisif vers un mouvement global pour la justice climatique*<br>
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On dit souvent que la révolution française a commencé quand une partie<br>
du clergé et de la petite noblesse a déserté leurs assemblées<br>
respectives, convoquées par le roi, pour se joindre à l'assemblée du<br>
peuple, le tiers état. Si ce qui s'est passé à Copenhague se communique,<br>
peut-être que la manifestation Reclaim Power du  16 décembre et son<br>
Assemblée Populaire sera le point de départ de quelque chose d'aussi<br>
important.<br>
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Cela peut paraître exagéré. Nous n'étions que quelques milliers, seule<br>
une poignée ont réussi à pénétrer les fortifications du Bella Center et<br>
la manif de déléguées de l'intérieur qui tentait de nous rejoindre a été<br>
refoulée à coup de matraque. Mais à Seattle aussi, ce n'était que<br>
quelques milliers de jeunes qui ont mené l'action décisive, et ils n'ont<br>
fait que retarder l'ouverture de quelques heures. A Copenhague, les<br>
flics dominaient sur le terrain, mais leur violence n'a fait que<br>
sousligner notre victoire politique étonnante.<br>
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Alors que les puissances mondiales perdaient toute crédibilité, se<br>
disputant parmi pour se saisir d'un maximum de CO2 (c'est à dire de<br>
production et de profits), des centaines d'ONG accréditées (l'équivalent<br>
moderne du clergé de l'Ancien Régime) et les délégations gouvernmentales<br>
de la Bolivie, du Venezuela et de Tuvalu ont décidé de quitter le sommet<br>
pour se joindre à l'Assemblée Populaire et discuter des vraies solutions.<br>
Exactement le scénario que nous avions révé.<br>
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Mais nous n'avions jamais imaginé que nos ennemis seraient assez bêtes<br>
pour dramatiser leur peur de notre action : exclusion arbitraire de<br>
centaines d'ONG qu'ils soupçonnaient de vouloir nous rejoindre : des<br>
centaines d'arrestations « préventives » et de fausses accusations,<br>
notamment contre les porte-paroles et organisateurs de la manif ;<br>
confiscation violente du camion sono d'une manif autorisée et surtout le<br>
fait de matraquer et tenir prisonniers dans le centre de Conférence les<br>
déléguées officielles qui voulait se joindre à l'Assemblée ! Après<br>
l'infiltration policière massive, l'attaque policière contre l'assemblée<br>
tenue à Christiania deux jours avant (qui leur a permis d'arrêter une<br>
bonne partie du service d'ordre de la manif) et la saisie  de toutes<br>
sortes de matériaux (y compris les bicyclettes et les banderolles), ce<br>
niveau de répression apparemment irrationnelle était sans doute le<br>
reflet de la peur du pouvoir par rapport à notre projet.<br>
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Très clairement, dès le départ le projet de la police était de<br>
complètement nous désorganiser, puis de nous provoquer afin de pouvoir<br>
nous casser la gueule et nous servir aux médias comme une « émeute ».<br>
Mais elle n'avait pas imaginé que la manif -- même sans « leaders » ni<br>
camion sono -- serait capable de s'auto-organiser et de réaliser le<br>
projet prévu : tenter de rentrer de manière non-violente dans le centre,<br>
tenir l'assemblée avec les prises de parole des mouvements, les groupes<br>
de discussion, etc., retour groupé en ville, etc.<br>
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Certains des activistes les plus expérimentés étaient déçus que plus de<br>
matériel n'est pas arrivé jusque à l'enceinte, qu'il n'y a pas eu plus<br>
d'efforts concertés pour la passer, que les autres tronçons de la manif<br>
ont été neutralisé aussi rapidement. Mais bien que la désobéissance<br>
civile et les efforts pratiques pour entrer dans la Conférence étaient<br>
un aspect essentiel de notre positionnement politique, nous ne devons<br>
pas rester crochés sur ce niveau purement tactique. L'objectif n'était<br>
pas de rentrer en soi, c'était d'affirmer notre DROIT d'y entrer et y<br>
tenir une Assemblée pour parler des vraies solutions. De rendre<br>
impossible d'ignorer QU'IL Y A un agenda alternatif. C'est pour cela que<br>
tenir l'Assemblée -- que ce soit juste dedans ou juste dehors -- était<br>
l'objectif essentiel.<br>
<br>
Le gros des médias s'étaient déjè enfui au moment de l'Assemblée, mais<br>
cela n'enlève rien au sens politique d'une manifestation et d'une<br>
assemblée qui a réuni les jeunes activistes européens de Climate Justice<br>
Action avec les mouvements sociaux les plus significatifs du Sud.<br>
Etaient présents des mouvements paysans de tous les continents de Via<br>
Campesina, Jubilee South et tous les mouvements représentés dans la<br>
Caravane du Commerce au Climat : les peuples d'Oceania, les pècheurs<br>
Philipins, les sans-terre d'Inde, les paysans les plus menacés du Bengla<br>
Desh, des peuples indigènes du Mexique, du Panama, de Colombie, des<br>
Andes, etc. Tous sont menacés par le changement climatique et tous<br>
rejettent catégoriquement l'agression néo-néo-coloniale. qui sous<br>
couvert de « solutions de marché », cherche à faire payer -- plus<br>
brutalement que jamais -  pour un nouveau cycle d'expansion capitaliste<br>
« verte ».  Plus important, ils étaient là pour proposer de vraies<br>
solutions, telles que : la souveraineté alimentaire, la souveraineté<br>
énergétique, de laisser le pétrole sous la terre, de relocaliser<br>
radicalement la production et une autre conception du « vivre bien »,<br>
qui invite le Nord à reconnaître sa Dette Climatique et questionner<br>
radicalement le projet capitaliste de croissance infinie avec sa<br>
sur-producition et sa sur-consommation insoutenable.<br>
<br>
Le point critique est que cette assemblée n'était pas un moment<br>
passager, ni un fruit du hasard. Elle a marqué une convergence sur le<br>
long terme entre différents réseaux et cultures politiques : des réseaux<br>
mondiaux de mouvements sociaux et d'ONGs progressistes, tels que Climate<br>
Justice Now (CJN) ou Our World Is Not For Sale (OWINFS) ; des réseaux<br>
composés plus par les jeunes activistes du Nord comme Climate Justice<br>
Action (CJA), les Climate Camps, les anciens de l'Action Mondiale des<br>
Peuples, etc. Une victoire politique ce ne juge pas sur tant le résultat<br>
concret face aux flics (et encore moins dans les résultats de leur<br>
sommet) . Une victoire, c'est de sortir de la bataille plus crédible et<br>
plus unis qu'avant. Crédible : on peut espérer qu'aujourd'hui les gens<br>
qui croyaient qu'il suffiraient de faire pression sur nos dirigeants<br>
pour faire un « bon accord », vont mieux comprendre la nécessité de<br>
construire nous-mêmes les solutions et de les imposer par une<br>
mobilisation à la base. Unis : depuis que les Zapatistas ont suscité le<br>
mouvement anti-mondialisation il y a 13 ans, il n'y a jamais eu une<br>
alliance aussi large d'organisations appellant pour un « changement de<br>
système ».<br>
<br>
Spontanément, la même proposition a surgi des assemblées de bilan du CJN<br>
et du CJA : organiser partout des Assemblées Populaires, pour s'attaquer<br>
aux problématiques du changement climatique au niveau local et régional.<br>
Celles-ci pourraient organiser contre des sources locales de CO2 (les<br>
transports, par ex.) ou contre les fausses solutions (le nucléaire,<br>
etc.), mais aussi imposer ou construire directement des solutions<br>
réelles (les réseaux locaux de souverainté alimentaire, par ex.). En<br>
même temps, par leurs liens avec les autres assemblées, elles<br>
construiraient le mouvement mondial, avec une journée mondiale<br>
d'assemblées l'été prochain, puis une journée mondiale d'action sous le<br>
mot d'ordre « Changer le système, pas le climat ! ».<br>
<br>
Voilà pour les idées, mais il est aussi important de parler de l'esprit,<br>
de la conviction, de l'enthusiasme, de la passion qui ont fait de cette<br>
manifestation et d'autres évènements à Copenhague des moments si<br>
magiques. Objectivement, nous étions pratiquement prisonniers des flics,<br>
mais cela ne touchait pratiquement pas les gens. Il n'y avait pas de<br>
peur ou de impuissance. La marche de retour avait été annoncée -- de<br>
façon un peu gonflée -- comme « la marche de la victoire », mais<br>
effectivement ça donnait un peu cette impression. Après une dizaine de<br>
kilomêtres et huit heures dans le froid et la neige, la manif est<br>
arrivée dans le centre-ville toujours aussi compacte et hurlant les<br>
slogans dans un flot continu. Même la dernière manifestation pour les<br>
prisonniers était non seulement très grande, mais avait une ambiance<br>
presque joyeuse. Par exemple, la mère d'une des porte-paroles arrêtées a<br>
chanté du Janis Joplin et une chanson qui lui était venue pendant la<br>
manif du Reclaim Power.  Les gens doivent se sentir  très sûrs de leurs<br>
idées et très sûrs des autres pour oser des choses pareilles. Alors que<br>
la manif avançait dans la nuit du nord, un slogan m'est revenu de<br>
nouveau de Seattle « We are winning ».<br>
<br>
A présent, nous devons toutes et tous rentrer chez nous, faire passer le<br>
mot et faire que cela se réalise partout. Il est clair à présent que<br>
nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Le défi est colossal, mais<br>
partout il y a des gens que nous n'avons pas le choix.<br>
<br>
Olivier, de la Caravane du Commerce au Climat<br>
<br>
Une vidéo de l'action Reclaim Power sur le site du Guardian :<br>
<a href="http://www.guardian.co.uk/environment/video/2009/dec/17/copenhagen-climate-change" target="_blank">http://www.guardian.co.uk/environment/video/2009/dec/17/copenhagen-climate-change</a><br>
Une video de l'Assemblée Populaire<br>
:<br>
<a href="http://www.youtube.com/watch?v=FGY9ruYpx3o" target="_blank">http://www.youtube.com/watch?v=FGY9ruYpx3o</a><br>
And much more (mostly in english !) at<br>
<a href="http://www.climate-justice-action.org/" target="_blank">http://www.climate-justice-action.org/</a><br>
<br>
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<a href="mailto:Sans-titre-diffusion@rezo.net">Sans-titre-diffusion@rezo.net</a> - <a href="http://listes.rezo.net/mailman/listinfo/sans-titre-diffusion" target="_blank">http://listes.rezo.net/mailman/listinfo/sans-titre-diffusion</a><br>


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