Source / auteur : <div class="gmail_quote"><p style="margin-bottom: 20px;"><span style="font-style: italic; font-size: 10px;"><p><a href="http://www.cmaq.net/fr/" target="_blank">CMAQ</a></p></span></p>
<h1>Le G20 à Toronto :
l’élégante matraque de la démocratie</h1>
<p><small>mis en ligne vendredi 2 juillet 2010 par jesusparis</small></p>
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<p>Les mauvais mots sont toujours pour les mauvaises personnes, et les
mauvaises personnes n’ont généralement… pas un mot à dire. La violence,
en ce sens, n’est jamais celle de celui qui en parle. Jamais un
politicien, un porte-parole policier ou militaire ou encore — ce qui
revient pratiquement au même — un journaliste ne se portera à la défense
de la violence. La violence, c’est toujours l’Autre qui l’exerce. Et
comme les classes dirigeantes fondent leur légitimité sur la Démocratie
et la Liberté, ils ne pourraient, eux qui sont si sensibles et généreux,
être des vecteurs de violence.</p>
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<p>Il faut analyser les choses objectivement, disent-ils. Notre société
donne la parole aux citoyens : les plus timides consomment — que
dis-je ! — votent équitable et signent des pétitions, les plus éduqués
écrivent des lettres dans les journaux, les nostalgiques fondent des
syndicats, les arracheurs de dents peuvent se présenter aux élections et
les plus taquins manifestent pacifiquement. Les plus audacieux peuvent
même fonder leur propre entreprise citoyenne, organiser des épluchettes
de blé d’Inde pour se financer, faire des macarons, passer des tracts…
Ils vont bientôt attirer l’attention des forces de l’ordre, mais bon,
s’ils n’ont rien à se reprocher, on se demande bien qui ça peut déranger
… N’est-ce pas ça, la démocratie ?</p>
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<p>Bien sûr, disent encore les gestionnaires du régime, certaines
lamentations sont chroniques : des hippies, des anarchistes, des
féministes et des révolutionnaires pas trop propres, il y en aura
toujours. On se souvient de la violence « terroriste » du Black Bloc
lors du Sommet des Amériques et de la violence « organique » des
grévistes de l’ASSÉ qui avaient déféqué dans un bureau gouvernemental —
ce qui était faux, mais avait quand même permis au ministre de se
débarrasser des revendicateurs au profit d’interlocuteurs plus
raisonnables, donc plus abrutis, que sont la FEUQ et la FECQ. Comble
d’ironie, on se souvient aussi de la violence des « pacifistes »
manifestant contre le départ des troupes canadiennes vers l’Afghanistan.
Pour l’occasion, toujours bien en laisse, Mario Roy nous avait parlé,
tout en se grattant le derrière de l’oreille avec la patte qui n’écrit
pas, de « l’assaut de pacifistes guerriers » (La Presse, juin 2007).</p>
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<p>Lors des manifestations contre le G20 à Toronto, malgré la très
démocratique répression systématique, la présence de plusieurs milliers
de flics (ils en importent de Montréal, c’est tout dire), les nombreuses
d’arrestations, les gaz, le mur de plusieurs kilomètres, la méthodique
campagne de dénigrement, d’espionnage et d’intimidation… La même chanson
est sans surprise gazouillée à l’unisson par les amis de l’ordre, bien
sûr, mais également par une certaine gauche réformiste désirant charmer
l’opinion publique (cette somme abstraite et contradictoire
d’électeurs-clients) en bichonnant son image de marque.</p>
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<p>Comme toujours, la violence dépeinte par les scribouilleurs en laisse
est attribuée à ceux et à celles qui la subissent. Selon les fins
critères sensibles de l’esthétique bourgeoise, l’action directe n’aura
jamais l’élégance d’un gracieux coup de matraque. Car si la répression
policière a la possibilité de se transfigurer, comme l’eau en vin, en
« opération de paix », en « maintien de l’ordre », voire en « protection
des manifestants », l’action militante n’a pas ce privilège. Elle est
et restera de la violence « apolitique », « irrationnelle » et
« terroriste ».</p>
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<p>Tout le monde le sait, mais comme beaucoup de gens — même de gauche —
écoutent trop la télé, répétons-le encore une fois : dans le monde, les
biens des 200 personnes les plus riches dépassent le revenu total de
41 % de la population mondiale — soit le revenu de plus de deux
milliards et demi de personnes ; au Canada, le salaire des plus grands
dirigeants est de 174 fois plus élevés que celui du travailleur
ordinaire et le salaire national moyen est gagné par les plus gras des
PDG en une demi-journée de travail. Partout sur terre, des gens meurent
parce que leur vie est inutile ou nuisible à l’accumulation du capital ;
d’autres sont tués par nos armées sans même que les journaux n’en
fassent mention ; des centaines de milliers d’enfants naissent,
grandissent et meurent dans des dépotoirs ; des millions de jeunes
filles sont vendus sur le marché international… Ajoutons que l’étalage
indécent des marchandises protégées par les sbires de l’État est
violence pour celui qui ne peut se les payer. Et ajoutons encore,
accessoirement, que la planète se dégrade à un tel rythme que l’époque
grise et terne qui est la nôtre pourrait bien être … la dernière.</p>
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<p>Le mandat officiel du G20 est de « promouvoir la stabilité financière
internationale ». C’est contre cette stabilité de fosse commune que les
gens vont manifester dans des sommets comme celui de Toronto. A la
violence systématique, froide et calculatrice, ils opposent la force de
leur propre volonté d’émancipation. Non seulement ils subissent la
répression brutale des forces de l’ordre, mais doivent, à peine remis de
leurs émotions, subir la matraque des flics de papiers, ceux que notre
société appelle trop généreusement les « journalistes ».</p>
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<p>Et si la gauche radicale utilise une certaine violence — minime et
symbolique, du moins pour le moment — il ne faut pas perdre de vue que
son action vise, justement, la fin de la violence. Elle est
destructrice, il est vrai, mais destructrice de destruction. Négatrice
de la négation, elle est affirmation de liberté et de dignité. Car il
sera toujours moins violent de brûler une banque que d’en ouvrir une.</p>
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<p>Mais ça, on n’en parlera pas à la tivi…</p>
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<p>Marc-André Cyr</p><p>------------------------------------------------</p><h1>G20 : récit et images du rassemblement lyonnais contre la
répression à Toronto</h1>
<dl><dd>Publié samedi 3 juillet 2010</dd></dl>
<div style="line-height: 0em;"> </div>
<blockquote><p>Jeudi 1er
juillet, en simultané avec <a href="http://www.cmaq.net/fr/index.php" rel="external" target="_blank">la manif organisée à Montréal</a>, un
rassemblement s’est tenu dans le centre-ville de Lyon en solidarité avec
les camarades en lutte contre le G8/G20 au Canada.</p></blockquote>
<div><p>Une vingtaine de
personnes s’est d’abord rassemblée devant le consulat canadien près de
la place Ampère pour montrer sa colère face à la politique répressive
appliquée lors de la grand-messe capitaliste du G8/G20.</p>
<dl><dt><a href="http://rebellyon.info/IMG/jpg/consulfinal.jpg" title="JPEG -
480.2 ko" type="image/jpeg" target="_blank"><img src="http://rebellyon.info/local/cache-vignettes/L300xH172/consulfinal-0cf63.jpg" alt="JPEG - 480.2 ko" height="172" width="300"></a></dt></dl>
<p>Le groupe s’est ensuite baladé dans la rue commerçante qui mène à la
place Bellecour en diffusant des <a href="http://www.rebellyon.info/Rassemblement-contre-la-repression,7379.html" rel="external" target="_blank">infos sur la situation actuelle au
Canada</a>.</p>
<dl><dt><a href="http://rebellyon.info/IMG/jpg/rue1.jpg" title="JPEG - 438
ko" type="image/jpeg" target="_blank"><img src="http://rebellyon.info/local/cache-vignettes/L300xH210/rue1-ddd4f.jpg" alt="JPEG - 438 ko" height="210" width="300"></a></dt></dl>
<p>Mini-manif qui s’est terminée en beauté sur la place des terreaux par
une intervention au cours du rassemblement qui s’y tenait en opposition
à la réforme des retraites. La jonction des deux approches s’est faite
dans la bonne humeur : on a les mêmes ennemis, c’est clair.</p>
<dl><dt><a href="http://rebellyon.info/IMG/jpg/tero.jpg" title="JPEG - 441.9
ko" type="image/jpeg" target="_blank"><img src="http://rebellyon.info/local/cache-vignettes/L300xH183/tero-15eae.jpg" alt="JPEG - 441.9 ko" height="183" width="300"></a></dt></dl>
<p>L’intégralité des sous récoltés pendant le rassemblement a été
envoyée à Toronto pour participer aux frais liés aux 900 arrestations du
week-end dernier.</p>
<p><b>La lutte contre le capitalisme passe par la lutte contre la
répression !</b></p>
<p><b>Libération immédiate de tou.te.s les engeôlé.e.s et arrêt
définitif des poursuites !</b></p>
<p><b>Prochain G20, Nice 2011 : rendez-vous dans la rue !</b></p><p><b>----------------------------------------------------------------------------------<br></b></p></div><div>
<p>Juin 2010 - Sommet du G8/G20 <br>
900 arrestations <br>
Mobilisation mondiale face à l’État militaire !</p>
<p>
</p>
<h3>RASSEMBLEMENT JEUDI 1er JUILLET, 18H place Ampère
(métro Ampère), en simultanée avec celui de Montréal !</h3>
<p>Les réunions des puissants de ce monde, qu’elles s’appellent G20,
FMI, Banque Mondiale, G8 ou Conseil européen ne nous présentent que le
même spectacle, année après année : de mesures d’austérité en accords de
libre-échange, ce sont les populations qu’on asservit au nom du
capitalisme… et chaque fois, ils veulent nous faire croire au « bien
commun ». Mais chaque fois, les puissants sont mieux protégés derrière
leurs murs, leurs clôtures, leurs miradors, et des dispositifs policiers
et militaires démesurés pour faire face à la colère, de celleux qui
sont exploité.e.s, de celleux qui refusent ce système : cette année,
l’Etat canadien a investi 1000 milliards de dollars dans la répression.</p>
<p>
</p>
<p>Lors du G8 / G20, l’Etat canadien s’est inscrit dans la lignée des
sommets répressifs en imposant un état de guerre à la population de
Toronto et aux résistant.e.s au capitalisme. Le week-end dernier, ce
sont plus de 900 personnes qui ont été arrêtées, détenues pendant des
dizaines d’heures, humiliées, maltraitées, agressées, tabassées par la
police canadienne, au seul motif qu’elles s’opposent au capitalisme. Dès
samedi matin, des attaques de domiciles ont eu lieu, et de nombreuses
personnes se sont réveillées une arme sur la tempe. Des dizaines
d’arrestations préventives se sont succédées en quelques heures. Elles
ont été suivies par des arrestations massives et tabassages samedi
après-midi à l’occasion des différentes manifestations. Le lendemain,
les lieux de convergence et de repos ont été attaqués, avec de nouvelles
arrestations de masse.</p>
<p>
</p>
<p>Ce sont des amiEs, des camarades, des personnes dont nous soutenons
les actions, de la pétition à l’incendie, que l’État veut faire taire.</p>
<p>
</p>
<p>Lutter contre le capitalisme passe par lutter contre la répression !
Libération immédiate de tou.te.s les engeôlé.e.s et arrêt définitif des
poursuites ! Prochain G20, Nice 2011 : RDV dans la rue !</p><p></p></div></div>
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