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Avenir de l'espace autogéré des Tanneries — Communiqué de mise au
point
<div style="text-align: justify; margin-bottom: 1em;"><a
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href="http://tanneries.squat.net/images/posters/Tanneries_-_Affiche_Soutien_Couleur-2007.png"><br>
</a></div>
<div>Hier, nous apprenions que la Mairie avait fait voter au Conseil
Municipal un budget destiné à pouvoir reloger l'espace autogéré
des Tanneries. Aujourdhui, face aux flous créés par cette annonce
ou aux franches attaques de l'opposition municipale, il nous
semble nécessaire de « mettre les points sur les i ». Ce d'autant
plus qu'en réalité, rien n'est réglé en ce qui concerne l'avenir
de l'espace autogéré.</div>
<div>L'espace autogéré des Tanneries, c'est — effectivement — une
salle de concert accessible à tou·te·s, et investie par des
dizaines d'associations et de collectifs dijonnais·es, attirant de
multiples groupes locaux et internationaux chaque année, ainsi que
des centaines de personnes chaque semaine. C'est un espace
indépendant et ouvert, qui fonctionne sans hiérarchie ni
subventions, et qui abrite de nombreux autres projets collectifs.
C'est une bibliothèque, des locaux de répétition, une salle de
sports, de cinéma, des ateliers vélo/mécanique, de l'impression et
de la sérigraphie, un potager, des projets de médias indépendants
et d'informatique libre, une zone de gratuité, des espaces de
réunions. C'est aussi un lieu de vie collective en rupture avec
l'isolement et l'atomisation des individus. C'est enfin un espace
de convergence de luttes, de mise en commun et de critique des
rapports marchands et de domination.</div>
<div>Cet espace est né d'une occupation, en octobre 1998, de locaux
industriels laissés à l'abandon par la mairie de Dijon. Depuis 12
ans, nous nous sommes employé·e·s à restaurer, aménager,
construire dans ces locaux à nos seuls frais (et non pas aux frais
du contribuable comme le fantasme l'opposition, qui a été,
rappelons-le, la première à négocier avec nous une convention, du
temps du Maire Poujade). Pendant ces 12 ans, quelle que soit la
couleur de la muncipalité, nous avons cependant dû lutter, à
diverses reprises, pour garantir que le lieu ne soit pas expulsé.
Le soutien populaire a toujours été fort, aussi bien à Dijon que
beaucoup plus largement en Europe, où l'espace autogéré est devenu
un symbole de dynamiques culturelles, sociales et politiques
indépendantes et autogestionnaires.</div>
<div>Il y a 3 ans, la Mairie annonçait qu'en cas de projet
d'urbanisme, elle proposerait des solutions de relogement
garantissant la continuité du projet Tanneries, et la remise en
œuvre des activités actuelles. Nous avons été clair·e·s, de notre
côté, sur le fait qu'il n'était pas envisageable de quitter ces
lieux pour nous retrouver dans un cube de tôle vide, sans
l'assurance de conserver notre autonomie, de pouvoir redéployer la
diversité de nos activités, et d'obtenir un bail stable.</div>
<div>Si, aujourd'hui, la Mairie s'engage sur certains travaux
infrastructurels qui ne font que partiellement compenser la perte
de tous les aménagements réalisés au fil des années, il ne s'agit
en aucun cas d'une subvention de fonctionnement régulière, dont
nous n'avons jamais voulu et ne voulons pas ! Rappelons que cet
engagement financier sera largement compensé par la mise en vente
au prix fort des terrains actuels à des promoteurs immobiliers.
Rappelons aussi que cette somme ponctuelle ne pèse pas lourd face
en comparaison des subventions bien réelles allouées chaque année
aux diverses structures culturelles de la ville, de l'Auditorium
au Zénith en passant par le Grand Théâtre (pour ne citer que
l'Auditorium, la ville de Dijon donne annuellement environ 3
millions de subventions, pour un coût de construction de 53
millions, tandis que le budget annuel accordé aux subventions
culturelles est d'environ 50 millions). Précisons que malgré
l'apport municipal sur certaines partie du gros œuvre —
indispensable vu l'état du bâtiment proposé — nous aurions encore
bien des chantiers d'ampleur à réaliser pour reloger les
activités.</div>
<div style="text-align: justify; margin-bottom: 1em;"><br>
</div>
<div>Mais nous tenons surtout, aujourd'hui, à attirer l'attention
sur le fait que nous ne sommes pour l'instant arrivé.e.s à aucun
accord sur un bail qui garantisse l'avenir et l'indépendance des
Tanneries. Rien ne servirait de déménager, si cela impliquait une
situation plus précaire encore que par le passé et une marge
d'autogestion limitée, qui ferait alors perdre au projet son sens
et sa singularité de fonctionnement. Nous attendons donc de voir
ce qui va avancer sur cet aspect dans la suite des négociations.
En l'absence de solution satisfaisante, nous ne sommes pas
parti.e.s — travaux ou pas — et restons déterminé·e·s — si cela
s'avèrerait nécessaire — à faire résonner le soutien aux Tanneries
dans la rue, et à rappeler que cet espace autogéré est défendu
dans sa globalité par de nombreuses personnes et associations, à
Dijon et ailleurs.</div>
<div>Pour ceux et celles qui ne seraient jamais passé·e·s par ici,
ceci est aussi une invitation à venir découvrir l'espace autogéré,
plutôt que de s'en tenir aux fantasmes et "on-dit".</div>
<div class="yiv2006669981signature">Le 29 juin 2011,<br>
L'assemblée de l'espace autogéré des Tanneries</div>
</body>
</html>