[Dissent-fr-info] Chasse aux Ravers à Paris : des dizaines de blessé-es lors d'une Fête de la Musique Libre

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Sun Jun 21 16:43:43 BST 2009


*Chasse aux Ravers à Paris : des dizaines de blessé-es lors d'une Fête de la
Musique Libre*

*Communiqué de presse du dimanche 21 juin 2009*


 Ce samedi 20 avril, une quinzaine de chars sonorisés et plusieurs milliers
de Ravers ont défilé dans une ambiance festive à l’occasion d’une « *Free
Parade* <http://www.freeparadeparis.org/img/APEL_A_MANIF_freeparade09.jpg> »,
manifestation en faveur des valeurs d'autonomie, de partage, de gratuité et
de liberté (*http://www.freeparadeparis.org/*<http://www.freeparadeparis.org/>).
En cette veille de fête de la musique, cet événement était aussi porteur
d’un message d’alerte et d’inquiétude des acteurs et des actrices de cette
scène musicale. Cette mobilisation visait à dénoncer la répression que subit
la Tekno Libre (musique techno non-marchande), faisant ainsi écho aux
manifestations de la semaine passée, qui avaient rassemblé plus de
1000 teufeurs et teufeuses dans les rues d'Évreux et de Mulhouse. C’est en
effet toute une mouvance musicale et culturelle qui est en proie à une
répression drastiquement durcie depuis quelques mois, dont le
« traditionnel » Teknival du 1er mai 2009 (festival autogéré rassemblant
plusieurs milliers de Ravers et dont Nicolas Sarkozy s'etait engagé à
faciliter la tenue chaque année) a constitué le point d’orgue : plus de 30
« Sounds Systems » français ont été arbitrairement saisis par les autorités
de l’État (http://www.systematek.org/gargouilles/)<http://www.systematek.org/gargouilles/>,
qui ont réquisitionné tout le matériel de sonorisation de ces collectifs
musicaux, artistiques et culturels (matériel dont la valeur peut être
estimée à deux ou trois millions d'euros !). Des centaines de personnes se
retrouvent ainsi dépossédées (voire ruinées) pour avoir voulu offrir des
fêtes autonomes et non-commerciales. Une répression sans précédent en près
de 20 ans de Zones d'Autonomie Temporaire festives...


 *À l’ère du numérique, saisir le matériel sonore n'est il pas une nouvelle
forme d'autodafé ?*


 À la fin de cette Free Parade les manifestant-es ont décidé de prolonger la
« teuf » au bois de Boulogne, en célébrant dès minuit une Fête de « leur »
Musique, conçue comme une légitime mise en accusation de la réduction
croissante du droit d'expression des artistes et musiciens amateurs lors des
festivités officielles du 21 juin.


 Quelques centaines de personnes se trouvaient déjà sur le site lorsqu'une
cinquantaine d'agents de la B.A.C et de policiers en tenues anti-émeute,
bientôt rejoint par de nombreux renforts, ont violemment chargé la foule à
coups de matraques. Les gens se sont alors regroupés pour éviter les coups
et protéger le matériel sonore. En dépit de cette réaction manifestement
pacifique, la police a poursuivi les charges au moyen de grenades
lacrymogènes et de pistolets *flash-balls*, parfois de façon
particulièrement dangereuse (tirs tendus ou même à bout portant, en
direction du buste ou du visage, etc.). Des individus à terre ont été roués
de coups de pieds et aspergés de gaz ; un handicapé, membre de Médecins Du
Monde, fut même jeté hors de son fauteuil roulant avant d'être molesté au
sol. Au passage, les forces de police ont volontairement détérioré des
véhicules et du matériel appartenant aux fêtards.


 Empêchant l'accès aux véhicules, la police a pendant plusieurs heures
conduit une véritable « chasse aux Ravers », n’hésitant pas à lâcher des
chiens à leur poursuite… Une attitude d’autant plus paradoxale que les Sound
Systems avaient commencé à partir dès l’intervention policière.


 Tandis que les membres de Médecins Du Monde tentaient d’effectuer des
premiers soins, les policiers ont interdit l'accès aux pompiers venus
secourir les blessé-es. En plus des dizaines de blessé-es à déplorer, nombre
de personnes se trouvent en état de choc suite à cette longue nuit où les
forces de l’ordre ont fait preuve d'une violence inconcevable face à des
jeunes qui dansaient paisiblement au bord d'un lac attendant l’aube d’un 21
juin normalement placé sous les auspices de la musique...


 *Nous demandons donc la liberation immediate des 4 interpelé-es et la
restitution de tout les Sound Systems saisis, ainsi que l'arret des
poursuites judiciaires à l'encontre des acteurs et des actrices de la
mouvance Tekno !*


 Collectif des Sound Systems



 *
*

*A Propos de la Tekno Libre et des Free Party....
*

*
*

*Ceux qui parlent de révolution et de lutte sans comprendre ce qu'il y a de
subversif dans notre culture, de positif dans le refus des contraintes,
ceux-là ont dans la bouche un cadavre !*


 Notre but est la participation immédiate à une abondance passionnelle de la
vie, à travers le changement de moments périssables délibérément aménagés.
La réussite de ces moments ne peut être que leur effet passager. Nous
envisageons l'activité culturelle, du point de vue de la totalité, comme
construction expérimentale de la vie quotidienne. Il s'agit de produire
nous-mêmes, et non des choses qui nous asservissent. Notre identité est
l'autogestion, la mobilisation infinie notre force, la danse et la musique
l'expression de notre indéfectible liberté.

Or, la liberté absolue offense, déconcerte. On préfère alors invoquer la
maladie, la démoralisation, la déviance… pour légitimer son oppression. Qui
nous juge n'est pas né à l'esprit, à cet esprit de liberté que nous voulons
dire, et qui est pour nous bien au-delà de ce que vous appelez la liberté.
Gare à vos logiques, Mes-sieurs-dames, gare à vos logiques, vous ne savez
pas jusqu'où notre haine de la logique peut nous mener.

Il faut lutter sans plus attendre, dans notre culture, pour l'apparition
concrète de l'ordre mouvant de l'avenir. Les forces réactionnaires à l'œuvre
dans notre pays ne laisseront à aucun prix, tout en affirmant le contraire,
une véritable contestation culturelle se développer en dehors de celle
qu'elles ont pris soin d'organiser elles-mêmes. Des lois injustes existent :
nous satisferons-nous de leur obéir ou tacherons-nous de les amender, de
leur obéir jusqu'à ce que nous y ayons réussi, ou les transgresserons-nous
sur le champ ? On estime en général devoir attendre d'avoir persuadé la
majorité de les altérer. On pense que si l'on résistait, le remède serait
pire que le mal. Or c'est de la responsabilité du gouvernement lui-même que
le remède soit pire que le mal. C'est lui qui rend pire.

Alors jetez votre vote, pas un simple bout de papier, mais toute votre
influence. Une minorité est impuissante tant qu'elle se conforme à la
majorité. Ce n'est du reste plus une minorité, mais elle devient
irrésistible quand elle la bloque de tout son poids. La victoire sera pour
ceux qui auront su faire le désordre sans l'aimer.

Il nous reste, dans les limites où il nous appartient d'agir avec
efficacité, à témoigner en toutes circonstances de notre attachement absolu
à l'existence de notre culture, non pas seulement en assurant
individuellement la sauvegarde de ce principe, non pas seulement en élevant
une faible protestation contre chaque violation qui en est faite, mais
encore en recourant, le cas échéant, aux moyens d'agitation générale les
plus propices.*
*

*"**Au vent qui sème la tempête, se récolte les jours de fête*"
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