[Dissent-fr-info] Le G20 à Toronto : l’élégante matraque de la démocratie + action solidaire a Lyon

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Sun Jul 4 21:53:14 UTC 2010


Source / auteur :

CMAQ <http://www.cmaq.net/fr/>
Le G20 à Toronto : l’élégante matraque de la démocratie

mis en ligne vendredi 2 juillet 2010 par jesusparis

 Les mauvais mots sont toujours pour les mauvaises personnes, et les
mauvaises personnes n’ont généralement… pas un mot à dire. La violence, en
ce sens, n’est jamais celle de celui qui en parle. Jamais un politicien, un
porte-parole policier ou militaire ou encore — ce qui revient pratiquement
au même — un journaliste ne se portera à la défense de la violence. La
violence, c’est toujours l’Autre qui l’exerce. Et comme les classes
dirigeantes fondent leur légitimité sur la Démocratie et la Liberté, ils ne
pourraient, eux qui sont si sensibles et généreux, être des vecteurs de
violence.

 Il faut analyser les choses objectivement, disent-ils. Notre société donne
la parole aux citoyens : les plus timides consomment — que dis-je ! — votent
équitable et signent des pétitions, les plus éduqués écrivent des lettres
dans les journaux, les nostalgiques fondent des syndicats, les arracheurs de
dents peuvent se présenter aux élections et les plus taquins manifestent
pacifiquement. Les plus audacieux peuvent même fonder leur propre entreprise
citoyenne, organiser des épluchettes de blé d’Inde pour se financer, faire
des macarons, passer des tracts… Ils vont bientôt attirer l’attention des
forces de l’ordre, mais bon, s’ils n’ont rien à se reprocher, on se demande
bien qui ça peut déranger … N’est-ce pas ça, la démocratie ?

 Bien sûr, disent encore les gestionnaires du régime, certaines lamentations
sont chroniques : des hippies, des anarchistes, des féministes et des
révolutionnaires pas trop propres, il y en aura toujours. On se souvient de
la violence « terroriste » du Black Bloc lors du Sommet des Amériques et de
la violence « organique » des grévistes de l’ASSÉ qui avaient déféqué dans
un bureau gouvernemental — ce qui était faux, mais avait quand même permis
au ministre de se débarrasser des revendicateurs au profit d’interlocuteurs
plus raisonnables, donc plus abrutis, que sont la FEUQ et la FECQ. Comble
d’ironie, on se souvient aussi de la violence des « pacifistes » manifestant
contre le départ des troupes canadiennes vers l’Afghanistan. Pour
l’occasion, toujours bien en laisse, Mario Roy nous avait parlé, tout en se
grattant le derrière de l’oreille avec la patte qui n’écrit pas, de
« l’assaut de pacifistes guerriers » (La Presse, juin 2007).

 Lors des manifestations contre le G20 à Toronto, malgré la très
démocratique répression systématique, la présence de plusieurs milliers de
flics (ils en importent de Montréal, c’est tout dire), les nombreuses
d’arrestations, les gaz, le mur de plusieurs kilomètres, la méthodique
campagne de dénigrement, d’espionnage et d’intimidation… La même chanson est
sans surprise gazouillée à l’unisson par les amis de l’ordre, bien sûr, mais
également par une certaine gauche réformiste désirant charmer l’opinion
publique (cette somme abstraite et contradictoire d’électeurs-clients) en
bichonnant son image de marque.

 Comme toujours, la violence dépeinte par les scribouilleurs en laisse est
attribuée à ceux et à celles qui la subissent. Selon les fins critères
sensibles de l’esthétique bourgeoise, l’action directe n’aura jamais
l’élégance d’un gracieux coup de matraque. Car si la répression policière a
la possibilité de se transfigurer, comme l’eau en vin, en « opération de
paix », en « maintien de l’ordre », voire en « protection des
manifestants », l’action militante n’a pas ce privilège. Elle est et restera
de la violence « apolitique », « irrationnelle » et « terroriste ».

 Tout le monde le sait, mais comme beaucoup de gens — même de gauche —
écoutent trop la télé, répétons-le encore une fois : dans le monde, les
biens des 200 personnes les plus riches dépassent le revenu total de 41 % de
la population mondiale — soit le revenu de plus de deux milliards et demi de
personnes ; au Canada, le salaire des plus grands dirigeants est de 174 fois
plus élevés que celui du travailleur ordinaire et le salaire national moyen
est gagné par les plus gras des PDG en une demi-journée de travail. Partout
sur terre, des gens meurent parce que leur vie est inutile ou nuisible à
l’accumulation du capital ; d’autres sont tués par nos armées sans même que
les journaux n’en fassent mention ; des centaines de milliers d’enfants
naissent, grandissent et meurent dans des dépotoirs ; des millions de jeunes
filles sont vendus sur le marché international… Ajoutons que l’étalage
indécent des marchandises protégées par les sbires de l’État est violence
pour celui qui ne peut se les payer. Et ajoutons encore, accessoirement, que
la planète se dégrade à un tel rythme que l’époque grise et terne qui est la
nôtre pourrait bien être … la dernière.

 Le mandat officiel du G20 est de « promouvoir la stabilité financière
internationale ». C’est contre cette stabilité de fosse commune que les gens
vont manifester dans des sommets comme celui de Toronto. A la violence
systématique, froide et calculatrice, ils opposent la force de leur propre
volonté d’émancipation. Non seulement ils subissent la répression brutale
des forces de l’ordre, mais doivent, à peine remis de leurs émotions, subir
la matraque des flics de papiers, ceux que notre société appelle trop
généreusement les « journalistes ».

 Et si la gauche radicale utilise une certaine violence — minime et
symbolique, du moins pour le moment — il ne faut pas perdre de vue que son
action vise, justement, la fin de la violence. Elle est destructrice, il est
vrai, mais destructrice de destruction. Négatrice de la négation, elle est
affirmation de liberté et de dignité. Car il sera toujours moins violent de
brûler une banque que d’en ouvrir une.

 Mais ça, on n’en parlera pas à la tivi…

 Marc-André Cyr

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G20 : récit et images du rassemblement lyonnais contre la répression à
Toronto Publié samedi 3 juillet 2010


Jeudi 1er juillet, en simultané avec la manif organisée à
Montréal<http://www.cmaq.net/fr/index.php>,
un rassemblement s’est tenu dans le centre-ville de Lyon en solidarité avec
les camarades en lutte contre le G8/G20 au Canada.

Une vingtaine de personnes s’est d’abord rassemblée devant le consulat
canadien près de la place Ampère pour montrer sa colère face à la politique
répressive appliquée lors de la grand-messe capitaliste du G8/G20.
[image: JPEG - 480.2 ko] <http://rebellyon.info/IMG/jpg/consulfinal.jpg>

Le groupe s’est ensuite baladé dans la rue commerçante qui mène à la place
Bellecour en diffusant des infos sur la situation actuelle au
Canada<http://www.rebellyon.info/Rassemblement-contre-la-repression,7379.html>
.
[image: JPEG - 438 ko] <http://rebellyon.info/IMG/jpg/rue1.jpg>

Mini-manif qui s’est terminée en beauté sur la place des terreaux par une
intervention au cours du rassemblement qui s’y tenait en opposition à la
réforme des retraites. La jonction des deux approches s’est faite dans la
bonne humeur : on a les mêmes ennemis, c’est clair.
[image: JPEG - 441.9 ko] <http://rebellyon.info/IMG/jpg/tero.jpg>

L’intégralité des sous récoltés pendant le rassemblement a été envoyée à
Toronto pour participer aux frais liés aux 900 arrestations du week-end
dernier.

*La lutte contre le capitalisme passe par la lutte contre la répression !*

*Libération immédiate de tou.te.s les engeôlé.e.s et arrêt définitif des
poursuites !*

*Prochain G20, Nice 2011 : rendez-vous dans la rue !*

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Juin 2010 - Sommet du G8/G20
900 arrestations
Mobilisation mondiale face à l’État militaire !

 RASSEMBLEMENT JEUDI 1er JUILLET, 18H place Ampère (métro Ampère), en
simultanée avec celui de Montréal !

Les réunions des puissants de ce monde, qu’elles s’appellent G20, FMI,
Banque Mondiale, G8 ou Conseil européen ne nous présentent que le même
spectacle, année après année : de mesures d’austérité en accords de
libre-échange, ce sont les populations qu’on asservit au nom du capitalisme…
et chaque fois, ils veulent nous faire croire au « bien commun ». Mais
chaque fois, les puissants sont mieux protégés derrière leurs murs, leurs
clôtures, leurs miradors, et des dispositifs policiers et militaires
démesurés pour faire face à la colère, de celleux qui sont exploité.e.s, de
celleux qui refusent ce système : cette année, l’Etat canadien a investi
1000 milliards de dollars dans la répression.

 Lors du G8 / G20, l’Etat canadien s’est inscrit dans la lignée des sommets
répressifs en imposant un état de guerre à la population de Toronto et aux
résistant.e.s au capitalisme. Le week-end dernier, ce sont plus de 900
personnes qui ont été arrêtées, détenues pendant des dizaines d’heures,
humiliées, maltraitées, agressées, tabassées par la police canadienne, au
seul motif qu’elles s’opposent au capitalisme. Dès samedi matin, des
attaques de domiciles ont eu lieu, et de nombreuses personnes se sont
réveillées une arme sur la tempe. Des dizaines d’arrestations préventives se
sont succédées en quelques heures. Elles ont été suivies par des
arrestations massives et tabassages samedi après-midi à l’occasion des
différentes manifestations. Le lendemain, les lieux de convergence et de
repos ont été attaqués, avec de nouvelles arrestations de masse.

 Ce sont des amiEs, des camarades, des personnes dont nous soutenons les
actions, de la pétition à l’incendie, que l’État veut faire taire.

 Lutter contre le capitalisme passe par lutter contre la répression !
Libération immédiate de tou.te.s les engeôlé.e.s et arrêt définitif des
poursuites ! Prochain G20, Nice 2011 : RDV dans la rue !
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